Hobo with a Shotgun
États-Unis, 2011
De Jason Eisener
Scénario : Rob Cotterill, John Davies, Jason Eisener
Avec : Rutger Hauer
Photo : Karim Hussain
Musique : Adam Burke, Darius Holbert, Russ Howard III
Durée : 1h25
Un clochard fait régner la justice dans une ville grâce à son fusil à pompe.
MON NOM EST PERSONNE
Le pétard mouillé Machete vous a déçus et les nombreux DTV comme Nude Nuns with Big Guns ou Hell Ride n’arrivent pas à subvenir à votre éternelle soif de pelloche bis? Pas de problème, Hobo with a shotgun arrive à point nommé pour combler la plupart de vos attentes et mettre fin à ce régime drastique. Pur film d’exploitation comme on n’aurait pas vraiment osé en rêver, Hobo… est le film gagnant d’un concours de fausses bandes-annonces créé à l’occasion du diptyque fou Boulevard de la mort/Planète terreur et qui avait trouvé sa place entre celles d’Eli Roth, de Rob Zombie et d’Edgar Wright. Aujourd’hui, et à la manière de Machete, le film de Jason Eisener est devenu une entité totale et capable d’en découdre avec ses illustres ainés. Disons le tout de suite, Hobo… est tout simplement un des, si ce n’est LE, meilleurs descendants de la génération Grindhouse !
Véritable défouloir imprimé sur celluloïd, festival du mauvais gout, trash et provoc’ à souhait et jubilé de sentences verbales pauvres mais assumées comme telles, le film cultive l’image de l’œuvre Troma dans un technicolor outrancier mais 100 fois moins foutraque que la plupart des prods de l'oncle Kaufman. Et en déroulant sa dynamique de western, l’arrivée d’un antihéros sans nom et sans passé voulant se ranger des voitures campé par un Rutger Hauer au regard glacial, débarquant en territoire gangréné par le vice et la corruption, va vite tourner au vacarme tout en couleurs et qui n’a pas froid aux yeux (attendez de découvrir un bus scolaire et ses élèves brulés au lance flammes, un crâne concassé entre deux auto-tamponneuses, la décapitation dans une bouche d’égout, on en passe et des meilleurs). Alors certes, le film semble parfois trainer la patte (on ne passe pas toujours du format court à celui de long sans conséquences) et, à l’instar de Super 8 dont l’hommage aux films des années 70/80 semble être un poil trop calculé, Hobo… manque lui-aussi parfois de spontanéité. Mais devant l’aboutissement d’un tel projet, on n’osera pas trop faire la fine bouche et on prendra ce qu’on nous donne, soit un film 100% pur porc fleurant bon la poudre et l’insolence.