Guerre selon Charlie Wilson (La)
 |
 |
 |
 |
 |
Notez ce film |
Charlie Wilson's War
États-Unis, 2007
De Mike Nichols
Scénario : Aaron Sorkin d'après le livre de George Crile
Avec : Amy Adams, Tom Hanks, Julia Roberts, Philip Seymour Hoffman
Photo : Stephen Goldblatt
Musique : James Newton Howard
Durée : 1h45
Sortie : 16/01/2008
Washington, début des années 80. Le Sénateur Charlie Wilson vient à s’intéresser au combat des moudjahiddins afghans contre l’envahisseur soviétique. Petit à petit, et contre l’avis du Congrès, il met en œuvre un programme pour les aider.
CHARLIE, LES MOUDJAHIDDINS LUI DISENT MERCI
La Guerre selon Charlie Wilson réussit là où Primary Colors échouait sur presque tous les plans. Avec cette nouvelle chronique politique gentiment satirique, Mike Nichols signe un divertissement sophistiqué pour une espèce en voie de disparition: le spectateur adulte. Moins grossier que son prédécesseur, même si plus casse-gueule, le film rappelle à notre souvenir le talent discret de Mike Nichols. S’il mène sa barque avec fluidité malgré quelques accrocs, le réalisateur a surtout le privilège de s’appuyer sur le scénario mordant d’Aaron Sorkin pour assurer la réussite de son film. Le créateur de la série A la Maison Blanche fait montre une nouvelle fois de son immense talent de dialoguiste avec ses échanges vifs et caustiques qui élèvent le film bien au-dessus de ses origines.
C’est ce léger second degré qui permet d’apporter une fraîcheur à un sujet qui, sur le papier, pouvait donner lieu à un métrage éprouvant et moralisateur. Nichols et Sorkin naviguent intelligemment entre la satire et le drame politique pour accoucher d’une comédie humaine piquante et enlevée, qui n’oublie pas d’être grave (les allusions au 11 septembre à venir sont judicieusement mises en scène). Tom Hanks, dans le rôle-titre, compose un sénateur haut en couleurs qui lui permet de concilier sa bonhomie naturelle avec une morale personnelle trouble que l’on voit trop peu chez ses personnages. Et si Julia Roberts est en mode figuration, Philip Seymour Hoffman, en incarnant l’ubuesque espion Gust Avrakotos, crée un personnage absolument mémorable. Il est, avec les dialogues de Sorkin, l’autre grand centre d’intérêt du film.
