Glory
Slava
Bulgarie, 2016
De Kristina Grozeva, Petar Valchanov
Durée : 1h41
Sortie : 19/04/2017
Lorsqu’un cheminot nommé Tsanko Petrov trouve des millions de lev sur la voie ferrée, il décide de remettre la totalité de la somme à la police. L’État reconnaissant lui offre une nouvelle montre-bracelet en récompense… qui s’arrête bientôt. Pendant ce temps, Julia Staikova, la directrice des relations publiques du ministère des transports, égare sa vieille montre. Ici commence la bataille désespérée dans laquelle se lance Petrov pour récupérer non seulement sa vieille montre, mais aussi sa dignité.
LA RANÇON DE LA GLOIRE
Petite sensation en festivals depuis sa présentation l'été dernier au Festival de Locarno, Glory est le nouveau long métrage du duo bulgare formé par Kristina Grozeva et Petar Valchanov et remarqués il y a quelques années avec The Lesson. Ils font partie d'une jeune génération de cinéastes venus de Bulgarie et dont on entend de plus en plus parler (la gagnante de Locarno, Ralitza Petrova avec son drame Godless, est d'ailleurs elle aussi bulgare). Glory est une fable cruelle et drolatique sur un pauvre homme pris bien malgré lui dans un rouleau compresseur politique et médiatique, après avoir trouvé une forte somme d'argent égarée sur son lieu de travail.
Grozeva et Valchanov parviennent à maintenir un ton particulier, brassant bureaucratie cauchemardesque et cynisme politique, noirceur tragique et digression triviale : c'est un cinéma qui vit et qui ne se contente pas d'être une brique étouffe belle-mère. Le personnage principal, privé de tout (même de parole puisqu'il ne fait que bégayer) est au centre d'un drame contemporain au (très) mauvais esprit. Il y a ici un sens du pathétique qui n'exclue pas la bienveillance. A l'image du dénouement glaçant, on invitera malgré tout le spectateur à sourire puisque c'est grave.