Girl Next Door
The Girl Next Door
États-Unis, 2004
De Luke Greenfield
Scénario : Stuart Blumberg, Brent Goldberg, David Wagner
Avec : Elisha Cuthbert, Emile Hirsch, Sung-Hi Lee, Timothy Olyphant, James Remar, Amanda Swisten
Photo : Jamie Anderson
Musique : Paul Haslinger
Durée : 1h50
Sortie : 29/12/2004
Matthew Kidman, un adolescent bien sous tous rapports, peut-être même un peu trop, ne demande qu’à s’épanouir. Lorsque Danielle, sa nouvelle voisine, emménage, il va alors succomber à ses charmes, jusqu'à ce qu’il s’aperçoive que c’est une ancienne star du X. Perdant tous ses repères, ce premier amour va toutefois lui permettre de sortir de sa coquille. Mais arrivera-t-il seulement à faire abstraction de ce passé pour définitivement conquérir le cœur de sa belle?
MA VOISINE CETTE COQUINE
Dans les années 80, le teen movie accédait au statut de genre culte, grâce à des scénarii qui posaient ces vraies questions existentielles qui constituent le quotidien des adolescents - ou en tout cas essayaient d'en parler. En 90 quelques héritiers de John Hugues passaient à l'époque suivante, celui de l’ère pré-adulte. Mais plutôt que de poser et d’exposer ces questions et de démontrer qu’il n’y pas de réponses définitives, ils donnaient une vision, la leur, celle des junk movies. En 2000, le retour sur les adolescents, leurs boutons et leurs fantasmes, délaissent les questions ontologiques et ne tournent plus qu’autour du sexe, ne cherchant que trop rarement à viser plus haut que la braguette. Et les films sans consistance deviennent alors légion. Lorsque l’on voit poindre Girl Next door, on pense avoir droit à une énième resucée, encore un American Pie du pauvre. Sauf que les distributeurs français ont enfin eu l’intelligence et le bon goût d’omettre le fameux terme grassement désuet de "sex" en tête d’affiche, sûrement pour mieux démarquer leur marchandise.
FILLES DE CUL(TE)?
Car si le thème sert seulement de mobile au pitch de départ, le reste ne tourne pas si facilement autour du porno ni même autour de ladite chose. Il s’en sert juste pour montrer le quota de seins obligatoire dans ce genre de produit, prétexte à assouvir les pseudo-fantasmes visuels de quelques personnes aux hormones titillantes, mais sans en abuser, et en utilisant seulement des mannequins et non des stars du X. Manque de courage ou volonté de ne pas choquer le "bourgeois", la réponse quelle qu’elle soit, n’est finalement pas si importante. Car ce qui compte pour Matthew, et finalement pour le spectateur, c’est la résolution de cette intrigue amoureuse autour du premier flirt sérieux d’un adolescent. Seulement, le film ne raconte rien de nouveau, n’apporte pas grand chose d’inédit - mis à part la présence de la récemment célèbre Elisha Cuthbert, potentiellement nouvelle égérie du genre, le métrage n’étant qu’une machine pour et autour d’elle - et tourne très vite à la psychologie de comptoir. Alors, si on est venu chercher un simple divertissement, ce résultat n’affecte aucunement le genre et se laisse regarder comme finalement n’importe quel autre petit film pré-pubère. Mais le thème avait de quoi faire revenir un type de films autrefois plus intéressant, et ne fait finalement que l’effleurer.