Queer Week: Gay Best Friend
G.B.F.
États-Unis, 2013
De Darren Stein
Scénario : George Northy
Avec : Andrea Bowen, Paul Iacono, Sasha Pieterse, Xosha Roquemore, Michael J. Willett
Durée : 1h32
Dans un lycée américain, la guerre pour être la fille la plus populaire fait rage. Cette année, l’accessoire indispensable de toute fashionista qui se respecte est le « meilleur ami gay ». Toutes les filles se disputent alors les faveurs de Tanner, le premier élève à affirmer son homosexualité. Mais est-il vraiment prêt à endosser tous les clichés du parfait petit homo ?
GAY GAMES
Une quinzaine d’années après la sortie de Jawbreaker, le réalisateur Darren Stein (lire notre entretien) est toujours au lycée et n’a rien perdu de son goût pour les univers ultra-colorés. Gay Best Friend, son nouveau film, s’amuse avec les codes du teen-movie traditionnel en prenant comme héros le sidekick gay (ce personnage amusant et exotique généralement parqué au second plan). Stein et son scénariste George Northy s’amusent surtout à ridiculiser le fantasme du « meilleur copain gay » comme de la « fille à pédés », dans un lycée où les jeunes homos out sont des spécimens aussi rares que des licornes ou des fans de Bernadette Chirac. Lorsque Tanner est outé, il devient l’objet fashion convoité par trois pestes (une it-girl, une diva et une mormonne). Même si l’acteur casté pour ce rôle est aussi lisse qu’une plaque de Galak, Tanner n’est pourtant pas le gay qu’elles imaginent : pas très calé en mode ni en chanteuses pop et lecteur assidu de comics. On voit Stein et Northy venir dans leur détournement des clichés, mais la principale réussite du duo est de ne pas créer d’autres clichés (misogynes) en voulant éviter les stéréotypes homos. On ne vous vendra pas Gay Best Friend comme une œuvre d’une profondeur extraordinaire, mais le discours est suffisamment progressiste et décomplexé pour être noté.
Gay Best Friend n’a pas l’ambition artistique de Kaboom ou Detention, deux récentes références du genre. Mais sa bonne humeur est assez contagieuse et sa générosité en clins d’œil camp et références queer fait souvent mouche dans ce film « aussi gay qu’un épisode de Glee », et où Rebecca Gayheart (si bien nommée) fait son retour en sosie de Charlotte Perrelli. L’énergie communicative du cast permet d’éviter les écueils empaillés du fan-service : le long métrage, dans toute sa légèreté, possède de vrais enjeux, et à l’heure où l’on parle régulièrement de harcèlement gay dans les lycées, son baume Bisounours est assez rafraichissant. N’hésitez pas à croquer cette sucrerie...