Gare du Nord

Gare du Nord
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Gare du Nord
France, 2013
De Claire Simon
Scénario : Shirel Amitay, Olivier Lorelle, Claire Simon
Avec : Nicole Garcia, Reda Kateb
Photo : Claire Simon
Durée : 1h59
Sortie : 04/09/2013
Note FilmDeCulte : *-----
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Paris, Gare du Nord, tout peut y arriver, même des trains. On aimerait y rester, mais il faut se dépêcher... Comme des milliers de vies qui s’y croisent, Ismaël, Mathilde, Sacha et Joan vont s’y rencontrer. Chaque jour, Ismaël est ébloui, fasciné, épuisé par ce lieu. C’est sur le quai du RER qu’il voit Mathilde pour la première fois. Peu à peu, ils tombent amoureux. Ils croisent Sacha et Joan. Sacha est à la recherche de sa fille disparue, Joan passe sa vie dans cette gare entre Lille, Londres et Paris. La gare est comme une bulle que tous traversent, Français, immigrés, émigrés, voyageurs, fantômes... C’est un carrefour où chaque vie passe vite et disparait.

COMPLÈTEMENT A L'OUEST

Le nouveau film de la Française Claire Simon (Ça brûle, Les Bureaux de dieu) prend place, comme son titre l'indique, au cœur de Gare du Nord, dans ses couloirs et ses sous-sols, ses quais et ses pissotières. Gare du Nord est un souk, Gare du Nord est un village-monde, Gare du Nord est aussi un It's a Small World prolo et une France miniature. La symbolique s'impose d'elle-même, avec un risque de lourdeur. Le premier problème de Gare du Nord est qu'on ne croit à rien. Lorsque Nicole Garcia et Reda Kateb, en immersion dans la gare, discutent ici avec une vendeuse, là avec un exilé, et on a sans cesse la désagréable impression de regarder un épisode de Rendez-vous en terre inconnue avec Garcia plongée dans le 10e arrondissement.

L'accumulation de drames en tous genres participe au tout-artificiel de ce Gare du Nord: pendant 2 heures qui paraissent durer des siècles, Simon se penche sur toutes les misères du monde, délinquance, fugues d'ado, cancers et tutti quanti. Le résultat pèse des tonnes, et lorsque le film s'échappe de manière assez surprenante vers un soupçon de surnaturel, c'est pour mieux s'approcher du nanar (une ado qui appelle les fantômes en soufflant dans son didgeridoo). La naïveté de l'écriture sur le mode le monde tourne mal rappelle la candeur les spots cheap de campagne présidentielle au didactisme empesé. Rien ne marche dans ce Gare du Nord, présenté en compétition à Locarno. Et lorsque le film devient divertissant, c'est contre sa volonté, comme dans cette scène embarrassante où Monia Chokri fait une crise de nerf car sa crampe l'immobilise et l'empêche d'attraper son billet de train dans la poche.

par Nicolas Bardot

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