Free Fall
Freier Fall
Allemagne, 2013
De Stephan Lacant
Scénario : Karsten Dahlem, Stephan Lacant
Durée : 1h40
Sortie : 05/03/2014
Marc, flic, est marié et va bientôt être père. Sa vie va être bouleversée par l'arrivée de Kay, un séduisant nouveau collègue.
CRIME D'AMOUR
Un homme marié à la vie rangée fait une nouvelle rencontre et voit ses certidues amoureuses s’ébranler. Peut-on faire trame plus classique ? Que le héros tombe amoureux non pas d’une jeunette mais d’un de ses collègues policiers n’y change d’ailleurs pas grand-chose. C’est en effet le classicisme que vise Stephan Lacant, transposant le schéma du triangle amoureux dans un contexte bisexuel, non pas dans le but pervertir les codes hétéro-centrés mais au contraire pour confirmer l’universalité de ces sentiments amoureux. L’entreprise n’est pas inédite mais reste risquée, car le classicisme s’accorde mal d’autre chose que l’excellence. Et Free Fall s’en tire plutôt bien, notamment grâce son utilisation répétée des ellipses, créant un rythme plutôt soutenu. Les scènes et les dialogues les plus convenus (premiers émois et les premiers doutes) sont laissés hors-champ, déplaçant les enjeux du récit de manière assez rafraichissante. Assez curieusement, Stephan Lacant passe à un principe d’écriture presque opposé dans la deuxième partie de son film. Les ellipses laissent place à des scènes moins surprenantes, plus bavardes, étouffant les émotions rendues jusqu’alors plutôt crédibles (grâce à un duo d’interprètes assez convaincant). Le dénouement devient maladroit et les personnages plus lisses, une surprise pour un film dont l’efficacité narrative faisait justement mouche.