Frankenweenie

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Frankenweenie
États-Unis, 2011
De Tim Burton
Scénario : John August
Avec : Martin Landau, Winona Ryder
Musique : Danny Elfman
Durée : 1h27
Sortie : 31/10/2012
Note FilmDeCulte : *****-
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Après la mort soudaine de Sparky, son chien adoré, le jeune Victor fait appel au pouvoir de la science afin de ramener à la vie celui qui était aussi son meilleur ami. Il lui apporte au passage quelques modifications de son cru… Victor va tenter de cacher la créature qu’il a fabriquée mais lorsque Sparky s’échappe, ses copains de classe, ses professeurs et la ville tout entière vont apprendre que vouloir mettre la vie en laisse peut avoir quelques monstrueuses conséquences…

OH OH OH, JOLIES POUPÉES

Lorsque Victor, héros de Frankenweenie, tente de réanimer son chien mort dans son laboratoire de jeune savant fou, il n’y a pas à chercher bien loin pour y voir une projection de Tim Burton réanimant le souvenir de son court métrage réalisé en 1984. Frankenweenie version 2012 en est la version longue (et animée). On pouvait craindre le déjà-vu, le court étiré comme une pâte à marshmallow. Mais le retour du scénariste John August, comparse de Burton sur Big Fish ou Charlie et la chocolaterie, fait du bien après les collaborations du réalisateur avec des scénaristes médiocres (Linda Woolverton, responsable du scénario catastrophique de Alice au pays des merveilles, et Seth Grahame-Smith, auteur du scénario bancal de Dark Shadows). Burton a confié avoir voulu faire un film sur le souvenir. Ici, souvenirs de cinéma et souvenirs personnels se mêlent, nostalgie renforcée par l’utilisation du stop-motion qui apporte une pureté au récit. Un retour aux sources, mais Burton ne s’en était jamais vraiment éloigné.

D’entrée, le logo rose-bonbon de Disney est court-circuité, en un orage. Clin d’œil plus que revanche : Frankenweenie (version courte) lui a valu d’être viré de chez Disney, mais ce Frankenweenie est également ressuscité par Disney. Burton, lui, n’a pas vraiment changé. Même fétichisme pour la série B horrifique, même amour pour les figures d’altérité, même méfiance des conventions. Les enfants ne sont pas mignons, ils sont sans sommeil et cadavériques, comme échappés de La Triste fin du petit enfant huître. Pour tromper l’ennui de la banlieue (décor privilégié de Burton, qui en vient), on s’imagine des histoires de mine fantôme, de cimetière hanté. L’imaginaire déjà est un refuge. Burton garde une dent contre les ternes apparences de cette banlieue figée et apathique, où l’on n’aime pas les questions. Joyeux adepte du mauvais goût, Burton fustige à son tour le mauvais bon goût, planté dans le jardin du voisin comme des flamands roses en plastique. Dans Frankenweenie, une fillette chante l’horreur banlieusarde alors qu’elle pourrait bien prendre feu à tout moment. Le cinéaste reste un outsider, même après avoir réalisé des blockbusters qui ont rapporté des centaines de millions de dollars. Le discours n’est pas devenu plus mou, et s’il veut faire un film en stop-motion, en noir & blanc, sur un chien mort, il le peut.

Burton n’est pas un moraliste pour autant. En poète, il n’impose pas de réponse si ce n’est une moquerie, une envie de sauter pieds joints dans la flaque. La scène de destruction est certainement la plus marquante de Frankenweenie. Burton rêvait, enfant, d’être la personne cachée dans le costume de Godzilla. On le reconnait bien là, comme on le reconnaissait en démiurge destructeur de Mars Attacks !. Une pétaradante parade de monstres écrase les cons et fait gicler un peu de sang dans cet univers lissé où l’on prépare avec soin une parodie de fausse fête. Le détournement de l’horreur enfantine façon Gremlins s’invite à travers quelques créatures, puis le film plonge en plein kaiju eiga (film de monstres japonais) qui laisse loin derrière le souvenir miniature du court métrage d’origine. Lorsque le monstre apparaît, le premier réflexe d’un des personnages est de le filmer, malgré le chaos. Comme une pulsion. Celle du filmeur ici (Frankenweenie s’ouvre par un film, et ce qu’on voit dans le film devient réalité), celle du conteur dans toute l’œuvre de Burton. Une question de vie ou de mort, comme on redonnerait vie à son chien, devenu, avec quelques coutures, quelques écrous, une véritable création.

par Nicolas Bardot

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