Fool Moon

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Tom, Thierry, Christine et Jean-Pascal se sont connus il y a une dizaine d'années sur les bancs de Sciences-Po. Devenus de jeunes quadras plutôt brillants, ils continuent de se fréquenter régulièrement, y compris leurs conjoints respectifs. Une seule règle pour faire durer leur sincère amitié : ne jamais parler politique. Tom propose à ses vieux copains de l'accompagner pendant le week-end de la Toussaint dans sa maison de famille sur la côte bretonne. Histoire de passer un bon moment loin des "affaires" de chacun et d'oublier sa rupture difficile avec sa petite amie. La petite bande débarque dans un hameau fantôme où vivent en quasi autarcie Gaëlle et Yannick, le copain d'enfance de Tom. Malgré le froid, l'humidité et le manque de nourriture, l'ambiance est cool et bon enfant jusqu'à ce que la nuit tombe, une nuit de pleine lune. Comme sous l'emprise d'un puissant maléfice, la bande de bons copains va imploser.

EMPTY WORLD

On connaît la chanson. Une bande de potes aux liens très prononcés, un lieu commun de rencontre, des franches et sincères retrouvailles et forcément, un élément ou contexte qui va tout chambouler. Sauf qu'au lieu de nous donner la quasi sempiternelle comédie dramatique avec us et coutumes du genre que l'on est censé attendre de ce genre de pitch, Jérôme L'hotsky veut dynamiter le genre en livrant une comédie incontrôlable sous couvert de fantastique. Sauf que du postulat de départ au point d'arrivée il y a un énorme fossé qu'il est loin (très loin même) d'avoir franchi. On se demande même s'il n'a pas renoncé avant d'affronter le problème. Car à bien regarder, que pourrait-on vraiment sauver de ce film? De la mise en scène qui n'a rien compris au principe jusqu'aux comédiens qui déclament leur texte de manière récitée et honteusement maladroite (insupportable Christophe Alévêque), en passant par un scénario qui ne va nulle part, ne propose rien et ose des pistes qui ne sont pas du tout explorées (quid des Bretons et des soi-disant rites païens qui les entourent ?), Fool Moon devient vite assommant. À croire que ce qui nous est montré est le résultat d'un premier jet scénaristique ni réécrit ni réévalué et qu'un tas de (sûrement) bonnes intentions ainsi qu'un cast dévoué à L'hotsky (un homme pourtant inspiré par le passé lorsqu'il travaillait sur les scénarii télé de Un gars, une fille ou avec sa collaboration à Grégoire Moulin contre l'humanité) a fini par faire plier une production absolument pas regardante quant à l'histoire. Du coup, on se retrouve avec un film sans queue ni tête, où toute logique est sabordée, où les intentions restent encore à définir, où le parterre de comédiens ressemble plus à une cour des miracles qu'à un vrai groupe soudé et où un censé concept est annihilé dans l'œuf. Et des problèmes comme ça, on pourrait en écrire des lignes et des lignes. Mais définitivement, ce film n'en vaut pas la peine.

par Christophe Chenallet

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