Fido
Canada, 2006
De Andrew Currie
Scénario : Robert Chomiak, Andrew Currie, Dennis Heaton
Avec : Dylan Baker, Sonja Bennett, Tim Blake Nelson, Billy Connolly, Henry Czerny, Carrie-Anne Moss
Photo : Jan Kiesser
Musique : Don MacDonald
Durée : 1h31
Sortie : 01/08/2007
Il y a bien longtemps, la Terre traversa un nuage stellaire de poussière radioactive qui sema le chaos sur notre planète en déclenchant un effroyable appétit de chair humaine. La terreur dura jusqu'à ce que la toute-puissante compagnie ZomCon mette au point un collier qui domestique littéralement les zombies. Devenues jardiniers, livreurs de lait ou même véritables animaux de compagnie, ces créatures sont désormais partout, sous le parfait contrôle de leur collier, dans un monde réglé comme du papier à musique. Ou presque.
ZOMBIE’S APPARTMENT
Si Fido pourrait se définir comme une suite presque logique de l’excellent Shaun of the Dead d’Edgar Wright (les zombies étant domestiqués dès l’ouverture du film et participant à la vie sociale d’une petite ville bien sous tout rapport), il s’en détache aussi très rapidement. Car outre la différence d’époque, l’humour appliqué ici est très loin de la parodie hommage, et tire plutôt du côté de la satire sociale agrémentée d’une touche de mélodrame macabre. D’ailleurs, situer l’action du film dans cette période des années 50 est une idée qui, outre prendre le genre à contre-pied, contribue à marquer le sous-texte paranoïaque et absurde alors que l’on nage en plein univers idyllique. Un peu à l’image du Géant de fer (1999) de Brad Bird, qui réussissait à nous parler de l’époque et de la politique d’antan au travers d’une relation improbable entre un enfant et un robot destructeur. Mais si le film d’Andrew Currie joue sur la même corde sensible, on pourrait lui reprocher de trop prendre son temps pour exposer complètement son univers et ses enjeux. Car si le pitch paraît complètement absurde, l’idée première de ces zombies dociles et contrôlés ne va peut-être pas au bout de son délire. Ainsi on passera plus de temps à sourire gentiment qu’à hurler d’un rire franc et sincère et ce malgré certaines personnalisations bien senties de personnages jusqu’au-boutistes comme Mr Bottoms, un chef de la sécurité tout en cliché, ou le voisin M. Theopolis, à la relation bien proche de son "animal" de compagnie. Mais la volonté de faire réfléchir tout en divertissant est bien là, et c’est déjà pas mal.