Festival de Cannes 2011: Qui sera en sélection ?
Le 64e Festival de Cannes se déroulera du 11 au 22 mai prochains. A un peu plus de cinq mois du grand rendez-vous cinéphile, voici un premier tour d'horizon des films pressentis pour figurer dans la sélection officielle.
LES EUROPÉENS
A moins d'un incident diplomatico-cinéphile, de nombreux gardiens du temple cannois devraient être sur le tapis rouge en mai prochain. Pedro Almodovar avec La Peau que j'habite, thriller inspiré de Mygale de Thierry Jonquet, avec Antonio Banderas, Lars von Trier avec Melancholia, film de science-fiction avec Kirsten Dunst, Nanni Moretti (Habemus Papam), avec Michel Piccoli en Pape, Paolo Sorrentino avec This Must be a place, son premier film américain joué notamment par Sean Penn, les frères Dardenne - Délivrez-moi - avec Cécile de France, ou encore le Finlandais Aki Kaurismaki (Le Havre), Béla Tarr (The Turin Horse), Ulrich Seidl (Paradise), Alexander Sokourov (Faust) et Andrea Arnold (Les Hauts du Hurlevent). L'Italie pourrait aussi être représentée par Il segreto di Piazza Fontana de Marco Tullio Giordana. Tous ne seront pas prêts à temps, bien sûr, mais la sélection devrait être riche en évènements. Et comme Thierry Frémaux aime surprendre en glissant quelques nouveaux noms en compétition, on misera ici sur Alois Nebel de Tomas Lunak, un dessin-aminé en noir et blanc à la bande-annonce intrigante, ou encore L'Ile de Kamen Kalev (Eastern Plays).
LES ASIATIQUES
Là aussi, le 64e Festival de Cannes pourrait faire la part belle à des cinéastes déjà passés sur la Croisette comme les Japonais Hirokazu Kore-Eda (Miracle), Shinji Aoyama (Tokyo Kouen) et Hitoshi Matsumoto (Saya Samurai), jamais passé par la case de la compétition mais sait-on jamais. La Corée du Sud devrait être présente avec The Yellow Sea de Na Hong-jin. Le chinois Johnnie To a lui aussi un film sur le feu (Life without Principle), mais il est difficile de connaître l'avancement du projet et surtout sa "dimension". Le talentueux Pen-Ek Ratanaruang pourrait représenter le cinéma thaï avec Rain in Blue, alors que le cinéma indonésien aura peut-être un film dans la sélection (Un Certain Regard ?) avec Postcards from the Zoo qui était à l'atelier de la cinéfondation l'an passé. Et on espère que The Grandmasters de Wong Kar-waï et The Assassin de Hou Hsiao Hsien seront prêts à temps, mais les orfèvres asiatiques savent nous faire languir. L'Asie extrême-orientale pourrait néanmoins être représentée par de ses plus sûrs talents: Lou Ye, avec Chienne, une passion amoureuse avec Tahar Rahim et Captured de Brillante Mendoza, avec Isabelle Huppert. Pour le Moyen-orient, deux films pourraient être de la sélection cannoise, The Exchange de l'Israélien Eran Kolirin (La Visite de la fanfare) et Chambres d'hôtel de Danielle Arbid. Si tout cela est fini à temps... et séduit le comité de sélection.
LES AMERICAINS
Un seul film avait représenté les Etats-Unis en compétition l'an passé. Gageons que le cinéma US revienne en force sur la Croisette et pas que pour animer les montées des marches. Tree of Life de Terrence Malick est bien sûr pressenti - le film sortant fin mai - tout comme A Dangerous Method de David Cronenberg si le film ne va pas à Berlin. Sur la route de Walter Salles est également à "surveiller" et notre petit doigt nous dit qu'un passage à Cannes de Carla Bruni-Sarkozy, Marion Cotillard et Owen Wilson, pour accompagner Woody Allen et Minuit à Paris est déjà espéré par les paparazzi de la Côte d'Azur. Au chapitre des nouveaux talents, ce sera peut-être la première sélection en compétition pour le Canadien Xavier Dolan, avec Laurence Anyways ou pour l'Américain Antonio Campos avec Simon Killer.
LES FRANÇAIS
Terminons ce tour d'horizon par les films français. Et bien sûr, ils sont nombreux à espérer figurer dans les petits papiers de Thierry Frémaux. On songe ainsi à Matthieu Kassovitz et L'Ordre et la morale sur l'incident de la grotte d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, qui pourrait être le "scandale" du prochain Festival de Cannes, au Moine de Dominik Moll, avec Vincent Cassel, ou encore au Poulet aux prunes de Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi avec Mathieu Amalric, chouchou de Cannes. Dans un registre plus auteur, encore, L'Appolonide de Bertrand Bonello, Bye-Bye Blondie de Virginie Despentes et Un Amour de jeunesse de Mia Hansen-Love pourraient bien être en compétition. Enfin, Le Chat du Rabbin de Joann Sfar devrait mettre un peu de soleil dans le cœur du critique qui a enchaîné le Sokourov et Béla Tarr dans la même journée... Verdict dans quelques mois et l'on refera le point après le Festival de Berlin.