Fantôme de l’Opéra (Le)

Fantôme de l’Opéra (Le)
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Fantôme de l’Opéra (Le)
Andrew Lloyd Webber’s The Phantom of the Opera
États-Unis, 2004
De Joel Schumacher
Scénario : Andrew Lloyd Webber, Joel Schumacher
Avec : Gerard Butler, Minnie Driver, Miranda Richardson, Emmy Rossum, Patrick Wilson
Durée : 2h20
Sortie : 12/01/2005
Note FilmDeCulte : ***---
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De nouveaux propriétaires dirigent l’Opéra de Paris, sous l’œil d’un jeune mécène, Raoul de Chagny. Celui-ci retrouve parmi les danseuses son amour d’enfance, Christine Daae, et en tombe de nouveau amoureux. Mais la jeune danseuse est protégée par le fantôme qui hante les couloirs de l’Opéra, prêt à tout pour garder cette femme pour lui seul.

THE PHANTOM MENACE

Il eut été illusoire d’attendre un grand film d’un faiseur controversé tel que Joel Schumacher, l’homme responsable non seulement du désastre des deux derniers Batman, mais également des réactionnaires Droit de tuer et 8 mm, du calamiteux Bad Company… Et pourtant, avouons que deux titres récents avaient permis de croire en lui, en une possible purge de ses tics les plus discutables, et en un possible renouveau similaire à celui proposé depuis quelques années par Tony Scott. Le dogmatique Tigerland (image DV granuleuse, caméra à l’épaule, éclairages naturels) et l’expérimental Phone Game (split screens, unité de temps, de lieu, et d’action…) avaient vaguement remis sur les rails de la cinéphilie un réalisateur conspué de tous il y a encore quelques années. Suffisamment pour qu’il puisse s’atteler au "projet de sa vie", une adaptation grandiloquente du célèbre Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux… Ou plus précisément, Le Fantôme de l’Opéra de Andrew Lloyd Webber, auteur et compositeur de la pièce jouée depuis plus de dix ans avec succès sur les scènes de Broadway. Personnage masqué, omniprésence de la sexualité, attirance vers le côté sombre de l’âme humaine, autant de thèmes qui parsèment l’œuvre de Schumacher et auraient pu et dû se retrouver sublimés ici. Malheureusement, malgré la réussite évidente de certaines scènes (principalement grâce à la musique), on se prend à regretter l’érotisme poisseux et incestueux de la version de Dario Argento, le gore chirurgical de celle de Dwight H. Little, l’enquête passionnante du téléfilm de Tony Richardson ou encore, bien évidemment, le délire baroque et clipesque de Brian de Palma pour son sublime Phantom of the Paradise.

BUTLER, LE GENTIL FANTOME

D’un film tel que celui-ci, on attend dans le rôle titre un acteur au charisme impressionnant, au magnétisme intensément sexuel, voire animal, à l’inquiétante stature. Rien de tel ici, et l’acteur choisi est à l’image du film: pas assez. Pas assez grand, pas assez ample, pas assez tout. Voilà une œuvre qui, dans son désir de se rapprocher un tant soit peu du clip, en oublie toute ampleur, toute richesse. Le film aurait dû être un foisonnement de tous les instants, le fantôme aurait dû être cette créature troublante, romantique, sadique, telle qu’elle était interprétée précédemment par les pourtant peu doués Julian Sands et Robert Englund. Et si malgré tout, les costumes sont beaux, si les décors sont impressionnants, si les chansons restent magnifiques, si la chorégraphie sur le thème "Masquerade" demeure originale, la durée du montage final, l’inutilité totale de certaines scènes et surtout de certains personnages, la transparence déplorable des acteurs principaux, confirment le semi-ratage d’un film qui pèche à tous les niveaux. C’est d’autant plus triste que l’on sent bien la sincérité de Joel à travers certaines scènes, et que l’on sent le désir d’en donner plus au spectateur. Mais rien n’y fait, l’on guette le jaillissement d’une étincelle qui transcenderait le film, étincelle qui reste désespérément éteinte, au point que le film en devient incroyablement ennuyeux. Schumacher est sans doute plus à l’aise dans la durée courte (l’épatant Phone game dont la réussite n’est pas uniquement due à son scénariste), et il devrait à l’avenir abandonner réellement les grands sujets qu’il ne maîtrise pas. Après le plat Veronica Guerin, le cinéaste infirme un peu plus l’espérance que deux films (Tigerland et Phone Game) avaient fait naître. A lui Batman 6?

par Anthony Sitruk

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