De documentaire en fiction, la problématique chez Naomi Kawase réside souvent en un dialogue entre l'hyper-réalisme, l'attention aux riens, le quotidien dans sa plus simple expression, et le religieux, le mystique, regard divin sur la ville dans Shara ou bois purificateurs dans Mogari. Dans Nanayo, la clef spirituelle est immédiatement donnée, le prologue célèbre déjà sa petite divinité. Lorsqu'elle disparaît, le rêve nous rappelle qu'il ne doit pas être bien loin. Plus que jamais, Nanayo ne s'intéresse pas aux événements (et les désamorce lorsqu'ils arrivent, voir l'agression nocturne, anecdotique), mais plutôt aux circonstances, cinéma du suspendu, de l'invisible, toujours en quête de quiétude (le feu qu'on tente de maintenir dans Hotaru, le massage de Nanayo), débarrassé des mots (ici, on trinque en trois langues mais elles sont autant de mystères). Nanayo touche et vise au plus simple, avec une grâce décidément imprimée dans chaque plan de la réalisatrice, ou peut-être simplement dans son regard. Et le plan final sur l'eau pourrait bien durer des heures qu'on ne s'en lasserait pas.
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États-Unis, 2024
De Rose Glass
Lou, gérante solitaire d'une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une ...