Il y a un vrai pari dans ce Mange, ceci est mon corps, un jusqu'au-boutisme dans l'expérience qui tient de la mise à nu et qu'il est ainsi facile de moquer. Mais le premier long métrage de Michelange Quay donne parfois les verges pour se faire battre, avec sa panoplie jusqu'à l'autocaricature du trip hypnotique en kit: son soliloque biblique en gros plan par une sociétaire de la Comédie Française, sa Sylvie Testud à poil qui boit son biberon matée par un albinos, ses petits enfants noirs qui rient la bouche pleine de gâteau, son bug de la même Testud devenue cyborg bonnes manières enquillant les "merci", ses trifouillages de visages accompagnés du souffle de mère grand forcément surmixé (voyage pour vos sens), le ridicule guette à de nombreuses occasions. Pour ne rien arranger, sans vouloir trop en dire, Mange... se prend les pieds dans les symboles lourdingues d'un Tiers Monde affamé et du post-colonialisme, et ne fait pas grand chose de séquences à la plastique plus immédiatement séduisante, comme la transe à braises du début ou le carnaval de fin. On ne remet pas en question la sincérité généreuse de l'essai, simplement sa réussite.
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États-Unis, 2024
De Rose Glass
Lou, gérante solitaire d'une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une ...