Une école, un hôpital, une salle de spectacle, une prison… Ces bâtiments construits par les Homo sapiens ont été désertés et la nature y a repris ses droits. Ils accueillent désormais les vents, les pluies, la faune et la flore sans résistance. À travers une série de plans fixes, Nikolaus Geyrhalter tend ces paysages vers le spectateur comme des miroirs. Libre à celui-ci d’y projeter ses fantasmes, d’imaginer le scénario qui a donné lieu à l’éclipse de ses semblables. Mais comme tout film de science-fiction, Homo Sapiens nous parle avant tout du présent. Ces créations humaines dont les degrés de décrépitude varient, sont aussi, indirectement, des créations naturelles. Elles resituent l’être humain dans un cadre qui l’englobe bel et bien, et vis-à-vis duquel sa position reste à définir.

Voici le principe de Homo Sapiens, le nouveau documentaire de l'Autrichien Nikolaus Geyrhalter (Notre pain quotidien). Découvert à la dernière Berlinale, ce film fascinant est projeté dans le cadre de l'hommage au cinéaste par le Festival Cinéma du Réel. Il est visible ce vendredi 25 mars ainsi que ce samedi 26 mars. Toutes les informations ici. Pour un avant-goût, retrouvez notre critique du film ainsi que notre entretien avec le réalisateur.

Elisabeth Legrand

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