Etrange Festival: le bilan!

Etrange Festival: le bilan!

Le 17e Étrange Festival vient de s'achever. FilmDeCulte fait le bilan de ce nouveau cru...

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Étrange Festival: clap de fin! La 17e édition du plus singulier des festivals s'est achevée ce dimanche, après avoir proposé son lot d'avant-premières et de pépites cultes. Comme indiqué dans l'édito de la manifestation, l'Étrange Festival propose de faire découvrir "d'autres possibles". Il ne s'agit pas ici de lutter face à un marché qui, dans les semaines à venir, verra plus de 1000 salles monopolisées par (plus ou moins) le même film, combat perdu d'avance. Mais, dans un pays comme la France où la richesse de distribution est sans égale dans le monde, un programme comme celui de l'Étrange Festival, au-delà de son goût pour le singulier, offre un autre reflet de la production mondiale. Nombre de films japonais étaient au programme cette année. Combien, jusqu'ici, de films nippons sont sortis dans les salles françaises en 2011? Réponse: deux. Deux films d'animation, Arrietty, le petit monde des chapardeurs et One Piece. Auxquels on peut ajouter la production japonaise réalisée par un Vietnamien La Ballade de l'impossible, qui doit plus sa sortie ici à la popularité de l'auteur adapté (Haruki Murakami) qu'à autre chose. Redline de Takeshi Koike venait à l'Étrange incarner une autre animation, tout comme les geysers dingos de Sushi Typhoon proposent un autre Japon. La présence de deux longs métrages signés Sono Sion (les excellents Cold Fish et Guilty of Romance) est une double récompense. D’abord parce que voilà un cinéma japonais comme les salles françaises n’en veulent pas (Cold Fish devrait sortir en dvd l’an prochain), ensuite parce que cette double sélection intervient quelques années après un hommage au cinéaste, déjà à l’Étrange Festival, alors que c’est seulement cette année que Sono Sion a véritablement percé sur la scène internationale, d’abord en étant invité pour la première fois à Cannes, ensuite en intégrant la compétition officielle de Venise. La fonction de défrichage de l’Étrange trouve ici tout son sens.

Brouillage de pistes. Alors que l’on dit le cinéma HK exsangue, pour la deuxième année consécutive après Dream Home, l’Étrange a permis de découvrir une autre raison de croire en une renaissance avec le surprenant Revenge: A Love Story. Tout comme Kill List a, malgré son solide buzz, réussi à surprendre en ne correspondant à aucune case, là où le fantastique outre-Manche a commencé, ces derniers temps, à davantage rester dans les clous. The Woman, film-choc de Sundance, s’est aussi inscrit dans cette volonté d’agitateurs, l’Indien Endhiran - Robot était là alors que la « mode » de sortir des films musicaux indiens dans les salles françaises semble avoir passé comme un caprice, et on pardonnera du coup la sélection de films plus lisses (pour être poli) à la Don't Be Afraid of the Dark, ou des cartes blanches parfois un peu trop sages (mais les organisateurs y peuvent-ils quelque chose ?). L’Étrange Festival a aussi pour rôle d’être une vilaine mémoire d’un certain cinéma, et cette année a été l’occasion de (re)-découvrir des perles comme Piscine sans eau de Koji Wakamatsu (conçu lors d’une période moins connue dans l’œuvre du réalisateur), le curieux slasher Alone in the Dark et surtout le surréaliste, glaçant et anticonformiste La Cloche de l’enfer, perle espagnole sur laquelle on reviendra et dont la sélection à elle seule fait toute la beauté du festival.

Plus que jamais, l’Étrange Festival est une manifestation précieuse. A l’année prochaine !

par Nicolas Bardot

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