Étrange Festival 2012: le bilan !

Étrange Festival 2012: le bilan !

L’Étrange Festival 2012 s'est achevé. FilmDeCulte fait le bilan de cette 18e édition réussie !

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Il y a tout pile dix ans, L’Étrange Festival rendait hommage à Kim Ki-Duk en proposant une rétrospective de sa jeune carrière composée en grande partie d’inédits. Un an plus tard, Printemps, été, automne, hiver… et printemps réunissait plus de 200.000 spectateurs en France. Ironie du calendrier : alors que débutait cette 18e édition de L’Étrange Festival, Kim Ki-Duk était sacré à Venise, remportant l’une des plus prestigieuses récompenses du cinéma. Quels sont, au-delà des réussites cannoises dont on a déjà parlé ici (Paradis: Amour, Room 237), les paris réussis de L’Etrange Festival, les réalisateurs dont on espère avoir rapidement des nouvelles ?

Trois films ont fait l’unanimité à la rédaction : le Japonais After School Midnighters, le Lituanien Vanishing Waves et l’Américain Excision. Une belle brochette qui explore déjà les extrêmes et la variété d’un cinéma pas comme les autres qui fait chaque année le succès du festival. L’azimuté et euphorisant After School Midnighters de Hitoshi Takekiyo allume un feu d’artifice d’inventivité dans un film qui n’a que faire de l’aquaplanning. After School…, qui raconte la nuit passée par trois fillettes dans une école hantée, révèle, on l’espère, un cinéaste sur lequel il faudra compter côté japanime. Venu de plus près alors qu’il semble pourtant venir d’encore plus loin, Vanishing Waves de la Lituanienne Kristina Buozyte (lire notre entretien ici) nous a cueillis. Le film raconte une romance SF contrariée et fait preuve d’une grande inspiration visuelle. On se souvient de la polémique neuneu au sujet du manque de réalisatrices sélectionnées à Cannes cette année. On y aurait bien vu Buozyte (plutôt que Catherine Corsini), dont le film a fait sa première mondiale un mois plus tard à Karlovy Vary. Peut-être n’était-il tout simplement pas prêt. Troisième film qui complète ce glorieux trio : Excision de Richard Bates Jr. Buzz de Sundance en début d’année, Excision marche un peu comme un complément à l’excellent The Woman présenté l’an passé à L’Etrange. Là encore, on le sentiment, avec ce film qui passe avec assurance de comédie noire à horreur glaçante, d’assister à l’éclosion d’un grand talent.

Le grand écart est la marque de fabrique de L’Etrange Festival qui ne se limite pas à être un festival de films d’horreur déviants. Mais l’hilarante potacherie d’un Dead Sushi et le trip visuel de Samsara sont, chacun dans leur registre ultra opposés, réunis par une même réussite. Le grand écart a parfois eu lieu à la rédaction. Citadel a énormément plu à une partie de l'équipe, vous pouvez lire une chronique très enthousiaste ici. Pour le reste de la rédaction, le film cumule nullité de mise en scène (gestion de l’espace catastrophique… pour un film sur l’agoraphobie) et nullité de l’écriture (trous sur facilité sur incohérence sur deus ex machina) tout en se payant le luxe d’un propos irresponsable (la racaille des cités, foutons-y le feu, d’ailleurs le seul personnage à prendre leur défense a eu bien tort). Une sorte de pire du PIFFF l’an passé – y sera-t-il cette année ? Le film, en tout cas, a suscité des réactions.

Un petit regret : certains films les plus « étranges » semblent parfois relegués hors compétition, quand des films de genre plus classiques figurent eux en compétition. On aurait bien vu des propositions fortes comme Eega, Dead Sushi, Paradis : Amour ou After School Midnighters à la place de films finalement un peu plus traditionnels de la compet’. A noter que comme l’an passé avec Bullhead, c’est l’un des films les moins étranges (Headhunters) qui a été sacré cette année. Paradoxe ?

Comme chaque année, L’Étrange Festival a été l’occasion de (re)découvrir des perles et/ou raretés sur grand écran. La petite pépite Siège, l’étourdissant Blood Freak ou l’improbable Meurtres en VHS nous ont emmenés très loin. On espère aller aussi loin l’année prochaine !

par Nicolas Bardot

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Un grand merci à Xavier Fayet et Frédéric Temps.

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