Festival de Gérardmer: Escape Room
Afin de fêter l’anniversaire de son petit copain avec deux couples d’amis, Christen a réservé une « Escape Room », un jeu en vogue dont le principe est de réussir à s’échapper d’une pièce dans laquelle on est enfermé, en résolvant plusieurs énigmes dans un temps imparti. Une fois les six amis arrivés sur les lieux, le compte à rebours d’une heure est lancé. Rapidement, tous ont l’impression que quelque chose ne tourne pas rond : de plus en plus difficiles, les épreuves deviennent aussi de plus en plus dangereuses. Un à un, certains en viennent à disparaître. Et ceux qui restent encore en vie réalisent alors que ce n’est plus un jeu dont il est ici question, mais bien de leur survie.
FUYEZ TANT QU'IL EST TEMPS
Les escape games (ou jeux d’évasion grandeur nature en français) sont très en vogue, et Escape Room, second long métrage de l’Américain Will Wernick après le quasi-invisible Alone, tente avec une bonne dose de mauvais esprit de surfer sur cette popularité. Le cinéma, comme le disait Luc Besson, n’est pas un objet méchant (une affirmation très discutable selon les films) et à vrai dire, cet Escape Room-là n’est pas vraiment le genre de film qui mord son spectateur. Mais il s’agit tout de même d’une pure escroquerie qui pousse le public dans un champ d’ortie, et où le pitch joueur (quelques amis s’engagent dans un escape game qui tourne très, très mal) n’occupe globalement que 20% de la narration. Le reste du temps, on assiste à un téléfilm de seconde zone, interminablement bavard, aux ressorts (involontairement) ironiques : des amis super-friqués se retrouvent à un resto chic alors que tout à l’image crie le cheap ; ces mêmes amis mettent leur intelligence à l’épreuve alors que tous les personnages semblent plus stupides les uns que les autres. Escape Room, entre son apathie puis son spectacle horrifique débiloïde, semble tellement se moquer du spectateur qu’il en devient – en partie – fascinant et attachant.