Emergo
Une équipe de parapsychologues se propose d'étudier une série de phénomènes anormaux se produisant dans un appartement nouvellement occupé. Des appels téléphoniques sans tonalité, des ombres mystérieuses, des émissions inexplicables de lumière, des objets volants, des explosions d’ampoules sont quelques-uns des événements auxquels ils seront confrontés pendant leurs différentes étapes d'enregistrement avec leur technologie dernier cri : caméras infrarouges, photographies numériques, enregistrements psycho-phoniques, détecteurs de mouvement et modulateurs de champs magnétiques… Les tentatives du groupe à communiquer avec «l'inconnu» vont s’avérer de plus en plus dangereuses, au fur et à mesure qu’elles approchent un point de non-retour...
LES ESPRITS PRENNENT VIE DU CÔTÉ DE CHEZ VOUS
Quand il est question de found footage ou de films d'horreur shootés caméra au poing, la tendance un rien paresseuse est souvent de mettre tous les films dans le même grand sac, "on en a vu un, on les a tous vus". Hormis l'illusion de captation du réel, il n'y a pourtant guère de points communs entre, par exemple, un Rec, avec sa caméra à l'épaule et son épouvante hystéro, et un Paranormal Activity, avec ses cadres fixes et sa peur blanche. L'originalité de Emergo, premier long métrage du tout jeune Espagnol Carles Torrens (et scénarisé par Rodrigo Cortes, le réalisateur de Buried), est de jouer sur différents supports, mélangeant le nerf de la caméra à l'épaule au jeu d'attente créé par les caméras surveillance, en plus d'autres ludiques petites idées (les caméras fixées sur les têtes des protagonistes). Une variété de mise en scène qui empêche le film d'être une simple formule et permet d'enrichir son récit. Emergo offre ainsi de vrais gros-gras moments de terreur à défriser un caniche comme cette scène où une lumière stroboscopique s'avère aussi éprouvante pour les nerfs qu'une craie qui crisse sur un tableau noir.
L'autre qualité qui fait de cet Emergo autre chose qu'un produit générique, c'est sa qualité d'écriture. Rien d'exceptionnel, mais assez d'aisance pour passer de l'humour à l'horreur sans que l'un ne desserve l'autre, et créer des personnages solides, qui vont au-delà de la simple silhouette. Farceur et malin, Emergo est aussi efficace qu'un grand huit dans une maison hantée, et surtout, parvient à épater alors qu'on pensait déjà avoir fait le tour de ladite maison. Une excellente surprise.