Emelie
Dan et Joyce s'apprêtent à fêter leur treizième anniversaire de mariage et vont en ville en laissant leurs trois enfants à la maison. Lorsque Maggie, leur baby-sitter habituelle, doit annuler, les parents font appel à une nouvelle jeune fille, Anna. Au fil de la soirée, les enfants se rendent compte qu'Anna n'est pas exactement celle qu'elle prétend être...
UNE NOUNOU D'ENFER
Qui n'aime pas les films d'horreur à base de baby-sitters, surtout si ces dernières sont complètement déglinguées ? C'est peut-être ce que Michael Thelin s'est dit au moment de signer son premier long métrage, Emelie, après pratiquement dix ans à filmer essentiellement - dans un tout autre style - des documentaires musicaux et des lives. Les films d'horreur ont ceci en commun avec les contes qu'ils peuvent sensiblement raconter la même histoire à de nombreuses reprises en racontant des choses différentes à chaque fois. Qu'est-ce que cette nounou aura à raconter de différent ? Emelie s'ouvre pas une scène d'enlèvement assez surprenante et plutôt gonflée, silencieuse et filmée à distance, qui laisse espérer un film à la hauteur.
Incarnée par Sarah Bolger (qu'on a pu remarquer notamment dans The Moth Diaries de Mary Harron), Emelie ne recule devant aucune perversité et la noirceur jusqu'au-boutiste du long métrage est d’abord assez réjouissante. Thelin sait installer le malaise… mais semble malheureusement plus frileux à chaque minute qui passe. Emelie perd peu à peu en perversité, ne décolle pas, est privé de climax, et son dénouement rocambolesque façon 3615 code Père Noël sent bon le remplissage. Si Emelie, dévoilé au dernier Festival de Tribeca, reste une pelloche relativement sympathique, il reste le sentiment un peu frustrant d’un film qui n’est qu’à moitié réussi.