Elefante Blanco
Argentine, 2011
De Pablo Trapero
Scénario : Pablo Trapero
Avec : Ricardo Darin, Martina Gusman, Jérémie Renier
Photo : Guillermo Nieto
Durée : 2h00
Sortie : 20/02/2013
Le "bidonville de la Vierge" dans la banlieue de Buenos Aires. Julian et Nicolas, deux prêtres et amis de longue date, œuvrent pour aider la population. Julian se sert de ses relations politiques pour superviser la construction d'un hôpital. Nicolas le rejoint après l'échec d'un projet qu'il menait dans la jungle, où des forces paramilitaires ont assassiné les habitants. Profondément choqué, il trouve un peu de réconfort auprès de Luciana, une jeune assistante sociale, athée et séduisante. Alors que la foi de Nicolas s'ébranle, les tensions et la violence entre les cartels dans le bidonville augmentent. Quand le ministère ordonne l'arrêt des travaux pour l'hôpital, c'est l'étincelle qui met le feu aux poudres
MAOUSSE COSTAUD
Le cas Trapero divise, comme il divise d'ailleurs au sein de notre rédaction. Porte-drapeau du renouveau sud-américain pour certains, caricature boursouflée pour d'autres. Elefante Blanco, retitré Le Bidonville de la Vierge pour sa sortie française, ne mettra pas d'accord, comme il n'a pas mis d'accord lors de sa présentation au Festival de Cannes, catégorie Un Certain Regard. Dopé aux plans-séquences spectaculaires, aux scènes de foule qui hurle, à l'utilisation maousse de la bande musicale, Pablo Trapero a pour particularité de réaliser des drames humains sans humains. La mécanique huilée de Elefante Blanco menace de tourner à vide lorsqu'on se penche sur la relation père-fils standardisée entre Darin et Renier ou la relation amoureuse, encore plus pauvre (avec la muse et épouse de Trapero, l'inexpressive Martina Gusman). Reste un sujet fort, comme l'était déjà celui de Leonera, présenté en compétition cannoise en 2008. Mais Le Bidonville de la Vierge ne vibre qu'aux forceps de la démonstration technique.