L'Étreinte du serpent

L'Étreinte du serpent
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Étreinte du serpent (L')
El abrazo de la serpiente
Colombie, 2015
De Ciro Guerra
Durée : 2h05
Sortie : 23/12/2015
Note FilmDeCulte : **----
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Karamakate, chaman amazonien, le dernier survivant de son peuple, vit isolé dans les profondeurs de la jungle. Il est devenu un chullachaqui, la coquille vide d’un homme, privée d’émotions et de souvenirs. Sa vie bascule lorsqu’Evan, un ethnobotaniste américain, débarque dans sa tanière à la recherche de la yakruna, une mystérieuse plante hallucinogène capable d’apprendre à rêver. Karamakate se joint à sa quête et ils entreprennent un voyage au cœur de la jungle.

SUR LA TRACE DU SERPENT

Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, El abrazo de la serpiente a pour rare particularité d'avoir été tourné au coeur de l'Amazonie. Le fantôme de Werner Herzog plane forcément, celui aussi, un peu plus au nord de l'Amérique Latine, de Nicolás Echevarría. Mais le point de vue d'El abrazo de la serpiente diffère par rapport aux récits de conquistadors de Aguirre, la colère de dieu et autres Cabeza de Vaca. Le jeune Colombien Ciro Guerra, qui signe ici son troisième long métrage, donne davantage de place aux Indiens. Il s'inspire pour cela des écrits de Theodor Koch-Grunberg, ethnologue et explorateur allemand, et de Richard Evans Schultes, botaniste américain. Koch-Grunberg est mort quelques années après la naissance de Schultes, et le film fait un va-et-vient - pas toujours très fluide - entre les époques. Le sujet et le décor d'El abrazo de la serpiente sont évidemment fascinants, mais le film est souvent plombé par un récit erratique, décousu, qui limite l'immersion dans ce trip intérieur. El abrazo de la serpiente est pourtant une vraie splendeur visuelle, avec ce profond noir et blanc qui donne au fleuve des allures de miroir noir. Quelques plans fascinants resteront en tête mais feront aussi regretter le manque de solidité narrative.

par Nicolas Bardot

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