El Mudo
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Pérou, 2013
De Daniel Vega, Diego Vega
Scénario : Daniel Vega, Diego Vega
Durée : 1h30
Après une courte enquête, la police conclue que le tir qui a failli tuer le commissaire Constantino Zegarra n’était en fait qu’une balle perdue. Mais Constantino, convaincu que quelqu’un a tenté de l’éliminer, ré-ouvre une enquête qui l’amène bientôt à franchir les limites imposées par sa fonction pour prouver qu’il a raison.
VOIX CASSÉE
Révélés il y a trois ans au Festival de Cannes avec Octubre qui fut primé dans la section Un Certain Regard, les Péruviens Daniel et Diego Vega étaient attendus cette année sur la Croisette avec leur nouveau long métrage, El Mudo. Finalement absent de Cannes, El Mudo s’est fait une place dans la compétition du Festival de Locarno. Au héros déjà peu loquace de leur précédent film succède ici un personnage carrément réduit au silence : Constantino a reçu une balle perdue qui a endommagé ses cordes vocales. Le muet va pourtant passer tout ce long métrage à essayer de faire entendre sa voix. Présenté comme une inflexible figure de moralité lors des premières scènes de El Mudo, Constantino devient obsédé par sa quête jusqu’à ce que le film questionne sa vertu. Et celle d'un pays entier par la même occasion ?
On avait, à vrai dire, beaucoup de réserves au sujet d’Octubre. Les frères Vega effacent certains des défauts de leur précédent long métrage et leur cinéma devient ici un peu plus vivant : moins de causticité congelée, plus d’inspiration de mise en scène. Il s’agit surtout d’un film moins étouffant qui laisse une certaine place au mystère, où l’on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser… jusqu’à parfois se perdre. L’art du mystère est compliqué, et l’on finit par avoir un peu de mal à suivre ce qui a motivé les cinéastes dans ce récit. L’expérience n’est pas sans intérêt mais il manque encore un peu de consistance au long métrage pour dépasser le stade de la curiosité.
