Festival des 3 Continents: El Limonero real
Argentine, 2016
De Gustavo Fontan
Scénario : Gustavo Fontan
Durée : 1h13
Le trajet de Wenceslao, la cinquantaine avancée, dans la campagne insulaire et reculée de la province de Sante Fe pendant la dernière journée de l’année.
JUNGLE FEVER
Pour son nouveau long métrage, présenté en compétition au Festival des 3 Continents, le réalisateur argentin Gustavo Fontan adapte un roman de son compatriote Juan José Saer. El Limonero real sert de base à un récit minimaliste, suivant le trajet d'un homme lors de la dernière journée de l'année. Un nœud familial se resserre, un drame intime est raconté en creux. Mais on a le sentiment que l'essentiel se joue ailleurs. Gustavo Fontan invite à la contemplation dans une nature omniprésente. Par le travail de la caméra, par un environnement sonore riche, on ressent intensément cette nature: la mystérieuse attraction du fleuve, la force d'une pluie tropicale, les arbres qui s'étendent vers le ciel.
Le héros semble d'ailleurs partager davantage avec elle qu'avec ses semblables. Lorsque la caméra le suit, elle le suit jusqu'à ce qu'il s'enfonce dans la végétation. L'homme s'endort dans la nature, s'y réveille, plonge dans le fleuve - et lorsqu'on se retrouve sous l'eau, on a l'impression d'être dans une tout autre dimension. C'est, sur le chemin, une inquiétude qui vibre. Les voix en réverbération lors du dernier repas installent une distance avec les humains, plongés dans la nuit. L'approche assez radicale et poétique de Gustavo Fontan est la clef de la réussite de ce portrait sensible, conçu davantage par les images que par les mots.