Etrange Festival: El Incidente
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Voilà bien longtemps que cette famille roule sur cette route qui n’en finit pas. Pendant ce temps, un détective poursuit deux fuyards dans une cage d’escalier sans fin.
INCEPT-CON
La sacrée dégringolade (on peut même carrément parler de dégrin-gogolade) de El Incidente est hélas à la hauteur de son pitch particulièrement prometteur et excitant pour tous les amateurs de La Quatrième dimension. Les histoires de dimensions parallèles et paradoxes temporels sont des cas d'école scénaristiques, et n'atteignent leur but qu'au prix d'un rigueur sur laquelle il est impossible de faire l'impasse. Pour faire court, on pourrait dire que El Incidente manque de cette rigueur-là, mais ce n'est même pas le premier problème. Celui-ci s'impose dès l'ouverture : des dialogues impossibles et des acteurs hystériques, les uns tirant encore plus les autres vers le bas et vice-versa, pour un résultat carrément parodique. Pour son premier film, le jeune Mexicain Isaac Ezban fait preuve d'une ambition avec laquelle il se tire une balle dans le pied en beauté : à force de grandiloquence gesticulée, de clins d’œil appuyés (les personnages y lisent Philip K Dick et André Breton) et de rébus répétitifs, El Incidente ne ressemble qu'à une version paresseuse et boursouflée de ses modèles, comme si un fanboy avait voulu résumer péniblement six saisons de Lost (référence assumée par le réalisateur) en 1h40. Mais une version de Lost où tous les personnages seraient débiles, passeraient leur temps à hurler et à prendre les décisions les plus illogiques. S'il y a une certaine fascination à voir jusqu'où la stupidité des personnages va aller, on aimerait avoir de meilleurs raisons de rester jusqu'à la fin de ce fatiguant exercice narratif.
