Eka & Natia, Chronique d'une jeunesse géorgienne
Grzeli nateli dgeebi
Géorgie, 2013
De Nana Ekvtimishvili, Simon Groß
Scénario : Nana Ekvtimishvili
Durée : 1h42
Sortie : 27/11/2013
Eka et Natia ont 14 ans. Les deux adolescentes, inséparables, vivent à Tbilissi, en Géorgie, au lendemain de l’effondrement de l’Union soviétique. Leur quotidien est marqué par la violence qui règne au sein de leur famille, à l’école, dans la rue…
QUE JEUNESSE SE PASSE
Qu'est-ce qui, dans Eka & Natia, Chronique d'une jeunesse géorgienne, donne le sentiment de voir un film qu'on a déjà vu de nombreuses fois ? Pas son décor en tout cas, la Géorgie du début des années 90, paysage instable dans lequel doivent s'épanouir tant bien que mal les deux jeunes héroïnes. Mais le fait que cette coming of age story se déroule ailleurs ne parvient pas à rendre Eka & Natia plus original. L'écriture très scolaire englue ce qui devrait être un film vivant. La présence du chef opérateur Oleg Mutu, connu pour son travail remarquable chez des cinéastes tels que Cristian Mungiu ou Sergei Loznitsa, se sent: les longs plans-séquences font un peu craquer les coutures, donnent un peu d'ampleur à un scénario trop mécanique. La traduction française du titre se concentre sur les deux héroïnes, mais Eka & Natia est meilleur dans ses scènes de groupe: une rébellion en classe, une fête improvisée autour du piano, un mariage et une danse. Du cinéma plus vivant. Dès que le scénario se recentre, on coche des cases sur une liste les scènes obligées, ou celles qu'on voit venir à des kilomètres. Le film n'est pas mauvais, mais trop moyen, trop mou, trop timoré pour captiver. On attendait un autre film, on se retrouve avec un film de plus.