Festival de Gérardmer: Downrange
Six étudiants font du covoiturage, jusqu'à ce que leur véhicule se retrouve avec un pneu crevé dans un coin reculé et désertique des Etats-Unis. Sauf que ce pneu crevé n'est pas un accident, quelqu'un leur a tiré dessus et va les assassiner un par un...
BLAM BLAM CAR
Décidément, les snipers ont la cote en ce moment. Après Desierto de Jonas Cuaron et The Wall de Doug Liman, ce véritable croque-mitaine des temps modernes, invisible, létal, revient dans la nouvelle série B de Ryuhei Kitamura (Versus, Midnight Meat Train, Godzilla Final Wars). Toutefois, contrairement aux deux films susmentionnés, le film n'a absolument aucune velléité politique optant pour le simple thriller redoutablement efficace au demeurant. De ce high concept transformant les grands espaces des routes américaines en paradoxal huis-clos, le scénario déroule un récit qui ne s'embarrasse d'aucun temps morts. À l'exception d'une effusion sentimentale superflue dans ce film au ton mi-tendu mi-fun - le gore est plutôt festif ici - l'écriture parvient habilement à trouver des situations retorses pour ses personnages, étonnamment intelligents pour un film d'horreur. En dehors de quelques effets de style hors sujet typiques de Kitamura, la mise en scène est au service de l'histoire tout en sachant s'en donner à cœur joie quand l'horreur le demande (cf. l'accident). Cultivant une figure de boogeyman assumé sans faire l'erreur de changer de point de vue, Downrange a parfaitement conscience du genre dans lequel il œuvre et si le climax menace de se faire redondant, il retombe vite sur ses pattes tonales.