Donne-moi la main
France, 2008
De Pascal-Alex Vincent
Scénario : Martin Drouot, Pascal-Alex Vincent
Avec : Alexandre Carril, Victor Carril, Fernando Ramallo, Katrin Sass
Photo : Alexis Kavyrchine
Musique : Tarwater
Durée : 1h20
Sortie : 18/02/2009
Antoine et Quentin, frères jumeaux de 18 ans, décident, à l'insu de leur père, de se rendre à pied en Espagne afin d'assister aux funérailles de leur mère qu'ils ont peu connue. La route va mettre à nu leurs différences de manière insoupçonnée.
LE GRAND CHEMIN
L'introduction animée ouvre le chemin: Donne-moi la main, premier long métrage de Pascal-Alex Vincent, prend ses distances avec la réalité où l'enjeu est prétexte (l'enterrement de maman, un plan) mais où le voyage est affaire de conte. Soit deux frères jumeaux, une lumière irréelle, une étrange sibylle, et une route sans fin où l'on croise les divers acteurs passagers du rite initiatique. Pascal-Alex Vincent, en admirateur du cinéma américain 70's et de l'âge d'or nippon, d'Ozu à Mizoguchi, se love dans la contemplation onirique, traçant à peine le dessin d'une intrigue, pour mieux respirer ses acteurs, caresser l'herbe et se plonger dans les scintillants rayons du soleil. Une sorte d'Amants criminels, sans leurs crimes ni leur pesanteur, mais où les mêmes lapins de Blanche Neige pourraient bien débarquer lors d'une étreinte amoureuse haut perchée. Donne-moi la main a les yeux de Chimène pour ses deux jumeaux, corps de modèles pour cours de dessin, visages à la serpe dont les contours se complètent comme une même pièce, et dont les hésitations sentimentales offrent au film ses meilleurs moments sensuels, plus que lors des sabots d'affrontement façon Castor et Pollux. Quelques lourdeurs qui apparaissent ici ou là, dans un premier essai peut-être un peu court, jeune homme, mais qui fait preuve d'une vrai sens esthétique et d'un joli ton à part.