Dead Shadows
Le passage de la comète de Halley transforme les habitants d’une petite ville en monstres tentaculaires.
PAS DE PITIÉ POUR LES CROISSANTS
On le sait, faire un film de genre en France est désormais devenu quasi mission impossible. Surtout pour un réalisateur sorti de nulle part. Du coup, certains frondeurs qui n'ont pas froid aux yeux sont obligés d'autofinancer leur œuvre s'ils veulent un jour atteindre le firmament des salles obscures. Et c'est bien là le malheur. Parce que même si certains metteurs en scène arrivent au bout de leur entreprise (il faut quand même le saluer), la présentation au public peut se faire à leurs risques et péril (ce qui reste le jeu après tout). Gros Z foutraque, Dead Shadows est ce qu'on peut appeler une réunion d'aspirants artistes (généralement, les plus motivés) rassemblés autour d'une idée et d'un projet sans thunes mais rempli de bonnes intentions et confectionné à l'huile de coude. Bref, avec sa bande de volontaires sous le bras et ses aspirations de monster movie descendant de Lovecraft et des shokushu japonais, David Cholewa aspire à nous offrir un certain spectacle mais nous refile une came passant vite pour avariée, tout en oubliant pas de citer une brouette de références à travers des affiches de Spielberg, Carpenter et Nolan trônant fièrement dans l'appart' du héros (comme dans tous les mauvais films lycéens quoi…). Dead Shadows essaie tant bien que mal de transformer sa fausse bonne idée de court en long et préfère investir ses 4 sous récoltés par-ci par là dans les quelques effets spéciaux que la production pouvait se payer (soyons honnêtes, les monstroplantes et autres poulpes humains arrivent à tenir la route) plutôt que dans… que dans tout le reste en fait. Car ici tout pue l'amateur (même si, on le répète, une certaine volonté de bien faire transpire tout du long), du jeu incertain de la plupart des protagonistes (certains comédiens arrivent tout de même à sortir leur épingle du jeu) à la réalisation non inspirée en passant par une image vidéo dégueulasse et des dialogues et autres situations effroyables (mention spéciale au père de famille et à sa lunette astronomique), on en passe et des meilleures. Constat douloureux donc pour ce Dead Shadows, gros concentré des choses interdites et autres règles qu'il ne faut pas suivre au cinéma et pur fan made qui n’a pas fini de digérer une grosse somme d’influences. À réserver à un public plus qu'averti.