Crawl
États-Unis, 2019
De Alexandre Aja
Scénario : Alexandre Aja, Michael Rasmussen, Shawn Rasmussen
Avec : Barry Pepper, Kaya Scodelario
Photo : Maxime Alexandre
Musique : Max Aruj, Steffen Thum
Durée : 1h30
Sortie : 24/07/2019
Quand un violent ouragan s’abat sur sa ville natale de Floride, Hayley ignore les ordres d’évacuation pour partir à la recherche de son père porté disparu. Elle le retrouve grièvement blessé dans le sous-sol de la maison familiale et réalise qu’ils sont tous les deux menacés par une inondation progressant à une vitesse inquiétante. Alors que s’enclenche une course contre la montre pour fuir l’ouragan en marche, Haley et son père comprennent que l’inondation est loin d’être la plus terrifiante des menaces qui les attend…
ROGUE TWO
Après un Horns de très bonne facture et un La 9E vie de Louis Drax un peu plus balbutiant (et aussi après un petit détour vers l’expérimental avec la série en VR Campfire Creepers encore assez inédite), mais surtout après deux films à la distribution plus que problématique (le 1er fut bazardé vite fait en salle sans véritable promo, le second a débarqué directement sur Netflix sans passer par la case salle), Alexandre Aja revient aux grosses affaires qui tâchent sans chercher à se justifier ni à botter en touche. Parce que les films de terreur c’est son truc et puis bon c’est un peu ce qui l’a fait connaitre après tout. Et on le sait, quand on est un fils du genre, on revient toujours à ses premiers amours. Petit péché mignon mais surtout véritable retour aux sources à la série B décomplexée (dans le sens noble du terme) et pleinement assumée Crawl pose donc ses valises en Floride, l’état du soleil, des retraités mais aussi celui des ouragans et des sauriens, afin d’assurer le décor idéal à son nouveau bébé et pouvoir composer tout en “crédibilité“ ce film oscillant entre survival, home invasion et film catastrophe. Tout un programme donc auquel s’attelle corps et âme le réalisateur de Haute tension et de la La Colline a des yeux. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Car derrière son pitch, ses images de crocos mastards et la promesse d’un évident carnage cruel à souhait, ne se cache pas le plaisir coupable (bon, un peu quand même…) et totalement délirant à la Piranha 3D qu’on pouvait espérer (ou craindre c’est selon). Non Crawl ne joue pas dans cette catégorie potache et préfère revenir à quelque chose de plus sec, plus brutal, plus intense, bref quelque chose de plus premier degré qui ne sera pas pour déplaire aux fans de la première heure. Alternant suspense et terreur avec une certaine fluidité, Aja nous propose donc aujourd’hui un rollercoaster estival plus qu’assumé, un vrai ride tout en efficacité, en générosité et en citations (Les Dents de la mer, Aliens, Cujo, etc.) qui ravivera le doux souvenir du Solitaire de Greg McLean tout en faisant totalement oublier le Primeval d’on ne sait plus qui d’ailleurs… Reste qu’au milieu de cet ouragan belliqueux et de ces monstres verts à quatre pattes et à mâchoire infernales, on devra aussi composer avec une relation père / fille un peu trop surlignée ainsi qu’avec certains rebondissements assez concon qui pénalisent parfois le film dans ce qu’il est. Mais bon si c’est le prix à payer pour voir s’affairer une troupe d’alligators en route pour un jeu de massacre, autant l’accepter et ne pas bouder son plaisir. D’autant que ces effroyables bestioles constituent quand même une petite bulle d’air assez rafraichissante, une sorte de récréation plus qu’honorable après le gavage des lions de chez Mickey et de l’Araignée de chez Marvel tout en attendant l’arlésienne Cobra ou le film d’aventure avec Dujardin qu’on commence à espérer comme il se doit.