Coup de foudre à Manhattan
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Maid in Manhattan
États-Unis, 2002
De Wayne Wang
Scénario : Kevin Wade
Avec : Ralph Fiennes, Tyler Garcia Posey, Bob Hoskins, Jennifer Lopez, Natasha Richardson, Stanley Tucci
Photo : Karl Walter Lindenlaub
Musique : Alan Silvestri
Durée : 1h50
Sortie : 12/03/2003
Marisa, femme de ménage dans un grand hôtel new yorkais, élève seule son fils de dix ans dans le Bronx. Celui-ci, passionné de politique, va lui faire rencontrer par hasard un jeune et séduisant politicien, qui la prend par erreur pour une cliente de l'hôtel…
Pas de surprise au rendez-vous pour cette guimauverie qui n'est rien d'autre qu'une publicité de près de deux heures pour Jennifer Lopez-bientôt-Affleck. Bomba latina courageuse, bonne mère, bonne amie, employée modèle, tout donne envie de donner un coup de pouce à cette jolie nana qui mérite mieux dans la vie que de faire des lits. Son surdoué de fils, fan de Nixon (!), va donc lui amener comme une perruque sur la soupe un futur sénateur au regard azur, cela pile au moment où la jeune femme, toujours impeccable, essaye les vêtements haute couture d'une cliente. Celle-ci s'empresse évidemment de jouer le jeu et d'accompagner sur le champ le charmant monsieur pour une balade à Central Park; on n'a jamais vu coup de foudre si rapide et si mal mis en scène, car rien dans l'ambiance, dans l'attitude des personnages, ne laisse transparaître ces sentiments. Pourtant, l'intrigue poursuit son chemin hyper-balisé, ravissant les esprits fleur bleue.
Tandis qu'on imagine Ralph Fiennes se reposant après les rôles lourds qu'il a tenus juste avant dans Dragon rouge et Spider, Jennifer Lopez, en bonne voie durant une décennie, cumule les flops cinématographiques depuis deux ans (Un Mariage trop parfait, Angel Eyes, Plus jamais…), soit depuis la sortie de ses albums. Déjà une seconde comédie romantique dans une petite carrière, cela ne serait pas si grave si chacune ne s'avérait être aussi insipide. Vendu comme un nouveau Pretty Woman, Coup de foudre à Manhattan réutilise en effet l'intrigue de Cendrillon et se veut un conte de fées moderne. Soit, mais reprendre à son compte la fameuse scène d'essayage qui transforme la pauvresse en princesse, ainsi que le décor de l'hôtel, ses employés bienveillants, la soirée merveilleuse qui se veut la dernière, cela contribue à donner un film de seconde main, sans aucune originalité, si ce n'est le charme pétillant du gamin de J.Lo. Le seul étonnement vient du fait de retrouver au scénario Monsieur John Hughes, spécialiste dans les années 80 du film d'ados (on lui doit les mythiques Breakfast Club et La Folle Journée de Ferris Bueller). Reconverti dans les années 90 aux films pour enfants (Maman j'ai raté l'avion, Beethoven, Flubber), le voici qui se lance dans la comédie romantique? Quoi qu'il en soit, aucun de ses talents d'antan ne transparaît ici, au contraire, les clichés sont nombreux et seuls les fans de Jennifer Lopez et les princesses dans l'âme passeront un moment tout rose.
