Corman's World: Exploits of a Hollywood Rebel
 |
 |
 |
 |
 |
Notez ce film |
États-Unis, 2011
De Alex Stapleton
Musique : Air
Durée : 1h35
Ce documentaire retrace l’ascension triomphale du réalisateur, scénariste et producteur le plus prolifique d’Hollywood, le vrai « parrain » du cinéma indépendant, Roger Corman. Connu pour travailler très rapidement - certains de ses films furent réalisés en deux jours - et pour se complaire dans le monde des monstres de série B, des effets spéciaux médiocres, du jeu d’acteur bas de gamme et de la nudité à outrance, Roger Corman est aussi un rebelle respecté du cinéma.
Cette année encore, le festival poursuit sa politique de défrichage du cinéma d’exploitation à travers ce documentaire exclusivement consacré à Roger Corman, le pape de la série B (voire Z) américaine dont on retient souvent de nos jours seulement ses œuvres fauchées au mépris d’œuvres fondatrices du nouvel Hollywood comme The Wild angels. D’une forme assez classique, Corman’s world : exploit of a hollywood rebel s’avère très vite plutôt pertinent dans sa volonté de ne pas suivre chronologiquement la carrière du plus pingre des réalisateurs/producteurs américains, pour se pencher sur les intentions profondes d’un homme ayant voué sa vie au cinéma de genre. Un cinéma qui pour lui doit exister au-delà de toutes restrictions budgétaires, techniques ou artistiques et tout cela sans omettre de porter un jugement qualitatif lucide sur ses films. L’hommage n’en est que plus pertinent !
Même si depuis quelques temps il a plutôt tendance à pouponner les has-been, le documentaire ne manque pas de nous rappeler qu’à une époque, c’est Corman qui faisait les stars. A ce titre le film comporte de très loin le casting le plus impressionnant de toute la sélection. Se succèdent à la barre de la défense Robert DeNiro, Peter Fonda, Martin Scorsese, Ron Howard, Joe Dante et d’autres grands noms tous formés à «l’école de cinéma Corman » venus rendre hommage à celui qui fut leur premier employeur et se remémorer ce temps béni ou tout était possible du moment que ça ne coutait pas cher. Mais le meilleur intervenant reste Roger Corman lui-même, qui devant nos yeux de cinéphages ébahis analyse sa manière de travailler, et jette un regard empli de nostalgie mais surtout de fierté sur sa magnifique et inestimable carrière. Des années de travail acharné que résume très bien son grand ami Jack Nicholson quand il livre, les larmes aux yeux : « Il aurait pu faire Lawrence d’Arabie pour 500 000 Dollars ».
Clément Gérardo
