Citadel

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Citadel
Irlande, 2012
De Ciaran Foy
Scénario : Ciaran Foy
Avec : Aneurin Barnard, James Cosmo
Photo : Tim Fleming
Musique : - Tomandandy
Durée : 1h24
Note FilmDeCulte : *****-
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Un jeune père devenu agoraphobe depuis que sa femme a été tuée par un gang d’enfants cagoulés affronte de nouveau les agresseurs qui veulent s’en prendre à son bébé. Aidé par une infirmière et un prêtre adepte de l’auto-défense, il comprend que le seul moyen d’exorciser sa peur est d’y faire face en s’introduisant dans la citadelle, là ou réside le gang.

L'ECHELLE DE JACOB

Pour une première œuvre, on peut dire que Ciaran Foy a su viser juste. En plein cœur même. Véritable coup de maître dès les premières minutes, Citadel vous immerge dans une histoire choc et traumatisante comme en voit rarement, qui vous prend aux tripes et ne vous lâchera plus, un cauchemar éveillé qui vous tiendra en haleine et les mains crispées sur l'accoudoir tout du long. Car ce pur film de terreur psychologique explore les mécanismes de la peur de l'intérieur, via l'agoraphobie d'un homme dont les blessures intimes ne cessent de le hanter et l'empêchent de vivre. À travers le prisme d'un fantastique insidieux et totalement 1er degré, le jeune réalisateur mélange les genres et trimballe son héros (Aneurin Barnard: une révélation) sur le Styx fait cité à l'abandon (à côté la banlieue de Harry Brown ressemble à Disneyland) ou une meute de jeune sauvages à capuche (imaginez les gosses de Chromosome 3 accouplés aux mini clones d'Aphex Twin dans son clip Come to daddy) fait régner terreur et cauchemar sans fin dans une réalité urbaine n'ayant rien à envier aux post-apo.

Bien plus qu’un simple film de genre codifié, Citadel glisse d'un récit de fait divers sordide à vous glacer le sang vers un fantastique viscéral, secoue grâce à des environnements visuels et sonores étouffants et vous enveloppe de toute sa cape grâce à un stress et un sentiment anxiogène qui débordent carrément de l’écran. C'est bien simple, on n'avait pas eu autant la trouille depuis les premiers chefs d'œuvre de Carpenter. Bref, en exorcisant ses propres démons, le réalisateur use de son expérience personnelle (lui-même a développé une agoraphobie suite à une agression) pour terroriser son audience et réussit son affaire comme personne: l'apanage des plus grand films de terreur!

par Christophe Chenallet

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