Chorus
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Canada, 2015
De François Delisle
Scénario : François Delisle
Avec : Fanny Mallette
Durée : 1h37
Sortie : 20/01/2016
Le jour où leur fils a disparu, un après-midi après l’école, la vie d’Irène et Christophe s’est brisée. Chacun de son côté a survécu à sa façon, lui au Mexique, elle en reprenant sa carrière au sein d’une chorale. Dix ans après, un appel de la police va les contraindre à se retrouver...
LE MUR INVISIBLE
La première scène de Chorus, film réalisé par le Québécois François Delisle, réussit à capter l'attention sans aucun effet facile de mise en scène. Le découpage minutieux, la direction d'acteur, l'absence de musique et le noir & blanc profond installent immédiatement une tension autour de ce témoignage d'un homme, dans une prison. Quelque chose s'est passé, probablement horrible - trop horrible pour en faire un mélodrame larmoyant. C'est dans cet équilibre subtil que se trouve la réussite de Chorus, dont l'histoire est insupportable de douleur. Comment traiter un tel sujet sans être sordide, putassier ou au contraire tellement pudique qu'on effleure seulement l'horreur du drame (la perte d'un enfant dans des circonstances épouvantables) ?
La sobriété de Delisle n'empêche pas de plonger dans la noirceur totale de son histoire. En évacuant les couleurs de l'image, le réalisateur gomme tout ce qui est superflu à l'écran et se concentre sur l'essentiel, notamment ses acteurs. La prestation de Fanny Mallette en mère endeuillée impressionne, tandis que Geneviève Bujold apparaît également dans un petit rôle. L'usage de la voix-off si particulier dans Le Météore (où celle-ci constituait une sorte de flux de conscience) trouve un équivalent habile ici pour explorer, comme dans son précédent film, le monde intérieur de personnages détruits. C'était un risque: Chorus aurait pu être l'équivalent d'un repas fait de briques et de pierres. Mais Delisle parvient avec talent à insuffler de la vie dans cette histoire mortifère et n'enferme pas ses personnages à double tour.
