Chaos Walking
États-Unis, 2021
De Doug Liman
Avec : Tom Holland, Mads Mikkelsen, David Oyelowo, Daisy Ridley
Photo : Ben Seresin
Musique : Marco Beltrami
Durée : 1h49
Sortie : 27/07/2021
Dans un futur proche, les femmes ont disparu. Le monde de Todd Hewitt n’est habité que par des hommes, et tous sont soumis au Bruit, une mystérieuse force qui révèle leurs pensées et permet à chacun de connaître celles des autres. Lorsqu’une jeune femme, Viola, atterrit en catastrophe sur cette planète, elle s’y retrouve en grand danger… Todd jure de la protéger, mais pour réussir, il va devoir révéler sa force intérieure et percer les sombres secrets qui étouffent son monde…
CE QUE VEULENT LES HOMMES
Une fois n'est pas coutume, le synopsis ci-dessus est assez révélateur. Non pas qu'il en dise trop mais il est plutôt représentatif du film fini qui commence avec un très bon postulat mais finit comme un récit young adult générique. Dans un premier temps, Doug Liman ne déçoit pas, apportant comme à son habitude un point de vue légèrement différent à un genre éculé, ici le film de SF post-apocalyptique. L'influence du western n'est pas nouvelle sur le genre mais il est surprenant de voir la direction artistique lorgner davantage du côté de John McCabe de Robert Altman, avec ce climat continental et ces forêts verdoyantes en lieu et place des villes à couleurs chaudes du Far West, ces gros manteaux de fourrure plutôt que des Stetson. Pareillement, l'illustration choisie pour représenter le "Bruit", ces pensées qui ne sont pas simplement entendues par les autres mais carrément vues, est visuellement séduisante, une figuration de la confusion des esprits qui parasitent ces personnages exclusivement masculins. Parce que c'est le cœur du film, son propos, intéressant, sur ces hommes aux intentions toujours évidentes, agressives, scabreuses ou plus effrayantes encore quand elles sont dissimulées. Parfaitement dans l'air du temps, Chaos Walking fait de la masculinité toxique son sujet. C'est elle qui gouverne ce monde, cette ville, et donc ce que dénonce le film, dans un dernier élan thématique pertinent avant que le récit ne sombre dans la fonctionnalité semblablement requise...par les studios? En effet, le film, après avoir été réécrit maintes fois (notamment par...Charlie Kaufman!) est finalement tourné en 2017 mais des projections-test peu concluantes ont provoqué des reshoots (par Fede Alvarez). En résulte un film qui perd tout intérêt au fur et à mesure qu'il progresse et se termine sur un troisième acte qui n'y ressemble pas.