César 2011: nos pronostics

César 2011: nos pronostics

Qui remportera les précieux César lors de la cérémonie qui se déroule vendredi soir? FilmDeCulte fait le point sur les principales catégories et donne ses pronostics.

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MEILLEUR FILM

On voit mal qui peut barrer la route du film de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux. Grand Prix à Cannes, succès critique, mini-phénomène de société, film le plus rentable de l'année, le César du meilleur film lui semble acquis. On imagine mal les coups de cœur poids plume comme Tournée, Mammuth ou Le Nom des gens remporter le jackpot, L'Arnacœur ne semble là que pour saluer son succès en salles tandis qu'on se demande encore à quel malentendu Gainsbourg, vie héroïque doit sa nomination à nos yeux totalement imméritée (Hello Vénus noire? Bonjour White Material?). La surprise peut venir du joker: The Ghost Writer de Roman Polanski ferait, en effet un très beau gagnant. Mais si les votants veulent récompenser le film, ils attribueront peut-être le prix à son réalisateur plutôt que la récompense suprême.

MEILLEUR RÉALISATEUR

La course sera probablement plus serrée. Beauvois reste favori mais Polanski est un gagnant potentiel. Le joker, cette fois, a pour nom Olivier Assayas. Jusqu'ici totalement ignoré par l'académie (une nomination en tant que co-scénariste sur Rendez-vous, il y a 15 ans!), Assayas pourrait compter sur une partie des votants pour Carlos. Attention toutefois: le buzz autour du film/série n'est-il finalement pas plus américain que frenchy? Mathieu Amalric, prix de la mise en scène à Cannes, n'est pas non plus à négliger. Le seul à n'avoir, a priori, aucune chance, est Bertrand Blier, qui donne un improbable petit côté 80's à cette catégorie.

MEILLEURE ACTRICE

Il y a encore quelques semaines, on pouvait facilement imaginer Catherine Deneuve vainqueur pour Potiche, vu la faiblesse générale de la compétition côté rôles féminins français cette année. Une juste récompense pour celle qui, croyez-le ou non, n'a gagné que 2 César dont le dernier date d'il y a 18 ans. Finalement, c'est Kristin Scott Thomas pour Elle s'appelait Sarah qui a remporté les prix qui précèdent les César. Ceux-ci (Lumières et Globes de Cristal) n'ont certes aucune importance, mais la comédienne anglaise apparaît maintenant favorite dans ce concours de popularité qu'est le prix du meilleur comédien. Les autres prétendantes sont à peine des challengers. La nomination de Charlotte Gainsbourg est déjà une belle surprise. Celle de Sarah Forestier constitue déjà une récompense. Enfin, même si l'académie l'adore, même si on entend d'ailleurs l'académie hurler de jouissance dans les rues à chaque fois qu'elle a un nouveau projet, même si elle représente la quintessence de la comédienne que les César adooooorent récompenser (à savoir la comédienne ah qu'est-ce qu'elle est sympa, du type Cécile de France ou Karin Viard), Isabelle Carré, nommée pour la 5e fois en moins de 10 ans (!), ne devrait pas gagner ce soir.

MEILLEUR ACTEUR

La compétition promet d'être assez chaude. Pilier de Mammuth, Gérard Depardieu remportera t-il sa 3e statuette, lui qui a gagné la précédente il y a 21 ans? Il est le favori mais ses challengers ont du répondant. Lambert Wilson, jamais gagnant (et nommé il y a 10 ans en meilleur second rôle pour... Jet Set), peut bénéficier de la vague d'amour pour Des hommes et des dieux. Romain Duris, qui aurait dû gagner en 2006 (César attribué à Michel Bouquet pour Le Promeneur du Champ de Mars), pourrait se rattraper grâce à L'Arnacoeur, succès public et film "aimable" même si, du coup, peut-être un peu léger. Le mimétisme de Eric Elmosnino dans Gainsbourg, vie héroïque peut également être payant même s'il ne s'agit là que d'un joker. Il n'y a guère que Jacques Gamblin qu'on imagine mal en gagnant dans cette catégorie.

MEILLEUR FILM ÉTRANGER

Probablement l'issue la plus mystérieuse. La règle qui oblige les votants à choisir deux films francophones parmi les 7 nommés, au-delà de prouver la graaaande ouverture de l'académie sur le cinéma étranger (parce qu'étranger oui, mais pas trop non plus), permet à Illégal et Les Amours imaginaires de faire coucou mais ce sont probablement les deux poucets de la liste. Alors qui? Clint Eastwood est le dieu de l'académie (4 César dont 3 ces 7 dernières années - quel éclectisme) mais sa victoire avec un film déjà à demi oublié quelques semaines après sa sortie (Invictus) serait probablement too much. Reste le champion du box-office (Inception), le hit critique de l'automne (The Social Network), une déjà Césarisée (Jane Campion, nommée cette fois pour Bright Star). Dans ce sac de nœuds, la caution world pourrait rafler la mise: et si le César allait à Dans ses yeux?

par Nicolas Bardot

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