Cannes 2013 - ultimes pronostics : l'Asie
Quels films seront sélectionnés au Festival de Cannes 2013 ? Au lendemain de l’édition 2012, nous avions dressé une belle liste de candidats. Cette liste a depuis beaucoup voyagé sur le net, certains films ont été sélectionnés ailleurs, d’autres sont déjà sortis, d’autres enfin ne sont même pas encore tournés. FilmDeCulte vous propose de faire le point sur les prétendants, ceux qui ont une fesse sur un strapontin, ceux qui espèrent, ceux-qui-y-seront-c’est-sûr et qui, façon Oliveira ou Assayas l’an passé, n’y seront pas, ceux qui se sont lancés dans le sprint final, ceux qui ne seront jamais finis à temps. En attendant nos deux autres volets consacrés à l’Europe et l’Amérique, première partie de nos pronostics avec l’Asie (et un tout petit bout d’Afrique)!
L’an passé, l’Asie a dû se contenter de trois petites places en compétition. Quels films auraient les épaules pour se lancer dans le grand bain ? Le Transperceneige pourrait être la première incursion en compétition du Coréen Bong Joon-Ho (sisi). The Host était allé à la Quinzaine et Mother, contre toute attente, avait dû se « contenter » d’Un Certain Regard. Toujours en Corée : personne n’avait vu venir le nouveau Hong Sang-Soo sélectionné à la Berlinale, Nobody’s Daughter Haewon. Hong remettra t-il ça avec son nouveau film, Our Sun-Hee ? A surveiller. Jang Cheol-Soo, révélé à la Semaine de la Critique avec Bedevilled, ne jouera pas une place directement en compet’ mais son nouveau long métrage, Secretly Greatly (anciennement Covertness), adaptation d’une bande dessinée, sort en Corée… en juin. Et sera donc prêt. Parmi les prétendants à la compétition, on manque de nouvelles au sujet du nouveau Eric Khoo, The Charming Rose (biopic d’une stripteaseuse), tandis qu’un teaser du nouveau Brillante Mendoza, le film d’horreur Sapi, est apparu en février. On n’attendait pas le film si tôt donc méfiance. Peut-on attendre par contre le nouveau film de son compatriote Raya Martin ? La Ultima Pelicula, dont le tournage a débuté en décembre au Yucatan avec un micro-budget. Et une post-prod rapide ?
Plusieurs prétendants côté Japon. Le principal est Real de Kiyoshi Kurosawa, venu une seule fois en compétition avec Jellyfish. Citons également Hirokazu Kore-Eda avec Like Father, Like Son. Moins hot, Shinji Aoyama, révélé à Cannes avec le monumental Eureka, n’a jamais vraiment confirmé depuis. Son Tomogui changera t-il quelque chose ? Lors de notre récent entretien, Sono Sion n’avait aucune idée au sujet des chances cannoises de son thriller Why Don’t You Play in Hell ?. Annoncé plus léger que sa doublette Himizu/The Land of Hope, ce film de genre a une tête à se glisser en séance de minuit voire mieux. Toujours au Japon, évoquer Kaze Tachinu, le nouveau Miyazaki, et Le Conte du coupeur de bambou, le nouveau Takahata, tient-il du rêve ? Y’a-t-il une lettre au Père Noël à envoyer quelque part ? Thierry Frémaux déclarait il y a quelques années à Technikart qu’aucun Miyazaki ne lui avait jamais été soumis…
Le Hong-Kongais Johnnie To pourrait faire son retour avec le polar Blind Detective. Son jeune compatriote Wong Ching-Po, révélé par Revenge : a Love Story, donnera t-il des coups de tatane sur la Croisette avec Once Upon a Time in Shanghai ? La Taïwanais Tsai Ming-Liang a fini son nouveau film, Diary of a Young Boy. Côté Thaïlande, White Buffalo d’Aditya Assarat (retenu parmi les projets de CineMart 2012) et Arunkarn de Sivaroj Kongsakul, auront-ils suffisamment avancé ? Cette année, Cannes fêtera l’Inde. Est-ce l’occasion rêvée pour le jeune Vikramaditya Motwane, retenu à Un Certain Regard en 2010 avec Udaan, de présenter sa romance Bollywood Lootera ? Le film est achevé et sortira en Inde en juillet.
La rumeur est forte pour The Congress, film d’animation par l'Israélien Ari Folman, l’auteur de Valse avec Bachir. Tandis que la venue du Tchadien Mahamat Saleh Haroun avec son nouveau film, Grisgris, semble tout à fait crédible. L’Iranien Asghar Farhadi bénéficie d’un fort buzz également pour Le Passé avec Bérénice Béjo, qui sera peut-être sous la bannière française. Un mot enfin sur l’omnibus Words with Gods, qui compte plusieurs réalisateurs asiatiques (Bahman Ghobadi, Hideo Nakata, Mira Nair, Amos Gitai) et d’autres (Emir Kusturica, Hector Babenco, Guillermo Arriaga, Alex de la Iglesia, Warwick Thornton), le tout pour une montée des marche hors compétition adhoc.