AsiaWeek: Bwaya

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Bwaya
Philippines, 2014
De Francis Xavier Pasion
Scénario : Francis Xavier Pasion
Avec : Angeli Bayani
Durée : 1h23
Note FilmDeCulte : ****--
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Divina prépare l'anniversaire de sa fille de 13 ans. Mais elle apprend que celle-ci a été attaquée par un crocodile...

JE SUIS UNE LÉGENDE

Sélectionné il y a quelques années au Festival Deauville Asia avec Jay, le Philippin Francis Xavier Pasion (lire notre entretien) a depuis réalisé un second long métrage et beaucoup travaillé pour la télévision. Le cinéaste est plus particulièrement remarqué avec son troisième long intitulé Bwaya, primé à Cinemalaya (principal festival dédié à la production indé philippines) et à Vesoul début 2015. Le film s’inscrit dans la veine réaliste d’un certain cinéma philippin mais à l’opposé de Brillante Mendoza et de son cinéma porté par une pulsion de (sur)vie, Bwaya est imprégné par la mort et le deuil impossible. Bwaya raconte la violence inouïe à laquelle une famille est confrontée lorsqu’elle apprend que sa fille a été dévorée par un crocodile. Cela pourrait faire l’objet d’une série B horrifique, mais tout cela est un drame réaliste – le réalisateur ayant d’ailleurs choisi d’inclure des segments documentaires à son récit.

« C’était aussi une façon de reconnaître que je ne pouvais que raconter leur histoire. Notre film n’en est que l’interprétation », nous a confié le cinéaste. Francis Xavier Pasion raconte, et le fait divers sordide devient un mythe : on évoque l’Arche de Noé dans ce lieu hors du temps où le crocodile devient une sorte de dieu. La nature, souvent filmée en plongée, vue du ciel, semble paisible – étrangement paisible, comme entourée d’une menace que tentent de troubler les nombreux fondus enchainés. Dans ce contexte, l’attaque est aussi cash que scotchante. L’aspect méta de Bwaya est largement moins lourd et maladroit que dans Jay, premier film du cinéaste, mais l’hybridation doc/fiction ici à l’œuvre ne transcende pas vraiment le film. C’est plutôt le traitement légendaire d’un drame quotidien qui donne à Bwaya une dimension plus stimulante et audacieuse, où l’on touche du doigt le mystère d’une tragédie qui ne s’explique pas.

par Nicolas Bardot

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