Festival de Gérardmer: Burying the Ex
Max décide de s’installer avec sa petite amie, Evelyn, même si celle-ci se révèle ultrapossessive et manipulatrice. Il réalise rapidement qu’il doit la quitter, mais a bien trop peur d’elle pour passer à l’acte. Le destin s’en mêle le jour où Evelyn meurt dans un accident peu banal. Quelques mois plus tard, quand Max rencontre Olivia, la fille de ses rêves, il pense avoir droit à un nouveau départ. Malheureusement, tout se complique lorsque Evelyn revient d’entre les morts, plus folle de Max que jamais et toujours déterminée à vivre à ses côtés…
ENTERRE TES IDOLES
Pour quiconque s’étant découvert une passion pour les films fantastiques dans les années 80, le nom de Joe Dante a quelque chose de rassurant tant il nous évoque une formule magique. Un cinéma candide mais jamais lourd, à la fois frondeur et inoffensif tel un gremlin, qui a marqué durablement l’industrie du divertissement au point d’être copié jusqu’à plus soif, encore aujourd’hui. Pendant ce temps, en 2016, Joe Dante semble perdu, pire, son style est tristement dilué…
On avait pourtant envie d’y croire à ce Burying the ex (et nous ne sommes visiblement pas les seuls quand on voit le nombre de critiques plutôt indulgentes que l’on trouve sur la toile), mais tout ce qu’on a trouvé à sauver c’est tout au plus un ou deux plans gores/dégueu inattendus. Papi Dante assure le strict minimum en mettant en scène un scenario de rom-com zombie, genre déjà maintes fois essoré ces dernières années depuis Shaun of the Dead ou autres Warm Bodies, comme un épisode des Frères Scott dont tout le casting (pourtant sympathique sur le papier, Anton Yelchin en tête) serait à coté de la plaque. Les situations sont vues et revues, l’humour fait au mieux à peine sourire, les multiples références aux classiques du genre semblent forcées et, de souvenir, il n’y a que dans les productions Troma que l’on a vu autant de figurants regarder la camera. Ce naufrage pointe d’ailleurs les limites du système de production Kick-starter, donnant la possibilité à des internautes de financer des projets : qu’on ne se méprenne pas, c’est une véritable bénédiction pour les jeunes artistes voulant monter leurs premiers films, mais il est vraiment regrettable de voir que des réalisateur aussi adulés et qualifiés que Joe Dante doivent passer par là pour monter de nouveaux longs métrages et n’ont plus les faveurs des boites de productions traditionnelles. Ici il n’y a pas que les ex qu’on enterre, également les idoles et l’âme d’enfant. Il est temps de grandir !
Clément Gerardo