Buried
Espagne, 2010
De Rodrigo Cortés
Scénario : Chris Sparling
Avec : Ryan Reynolds
Photo : Eduard Grau
Musique : Victor Reyes
Durée : 1h25
Sortie : 03/11/2010
Pris en otage par des Irakiens, un chauffeur américain se retrouve enfermé dans un cercueil avec seulement un téléphone à moitié rechargé et 90 minutes d’oxygène. Le temps file et chaque seconde qui passe le rapproche de la mort…
LIVING IN A BOX
Un concept, un acteur, un lieu, un régal ! Dur à croire non ? Et pourtant, c’est exactement ce que vient de nous prouver Rodrigo Cortés avec son thriller au pitch minimaliste mais au rendu diablement efficace, car il ne joue jamais au petit malin. Et Dieu sait que ce doit être dur de rendre palpitante l’histoire d’un homme enfermé dans une boîte avec pour seul compagnie un téléphone et un briquet 1h25 durant. Suffocant, oppressant, (forcément) claustrophobe et pourtant frénétique, fatal et sans fausse surprises : les adjectifs ne manquent pas pour qualifier cette petite perle de plongée en apnée, qui voit un Ryan Reynolds, confiné six pieds sous terre, tout faire pour éviter d’utiliser la « dernière demeure » avant son heure. Buried multiplie les rebondissements comme les axes de caméra (la mise en scène est d’une précision chirurgicale), sans que jamais cela ne passe pour du remplissage (on concèdera éventuellement l’épisode du serpent comme seul et unique manque d’inspiration largement excusable). Cortés mène son suspense hitchcockien tambour battant, alternant sans cesse entre le rationnement de son héros en lumière, batterie et oxygène, les revendications confuses dictées par des terroristes pas vraiment nets et une source d’aide plus que sujette à caution. On est clairement bien loin du Phone Game de Schumacher qui peinait à remplir son contrat de film « étriqué » jusqu’au bout. En quelques mots, Buried est un film "concept" qui réussit le tour de force de ne pas se limiter à ca, un véritable défi artistique qui met les nerfs à vifs, et parvient à prendre les spectateurs au piège.