Bright Star
États-Unis, 2006
De Jane Campion
Scénario : Jane Campion
Durée : 2h00
Sortie : 06/01/2010
Londres, 1818. Un jeune poète anglais de 23 ans, John Keats, et sa voisine, Fanny Brawne, une étudiante, tombent amoureux l’un de l’autre et entament une liaison en secret. Pourtant, les premiers contacts entre les deux jeunes gens sont assez hostiles. John trouve que Fanny est une jeune fille bien élégante mais trop effrontée, et elle-même n’est pas du tout impressionnée par la littérature. C’est finalement la maladie du jeune frère de John qui va les rapprocher. Keats est touché par les efforts que déploie Fanny pour les aider, et il accepte de lui enseigner la poésie.
LA LEÇON DE POESIE
Seize ans après une Leçon de piano qui avait envoûté la Croisette par ses élans romantiques, Jane Campion est revenue à Cannes pour présenter un mélodrame en costumes sur les amours du poète John Keats. D'aucuns attendaient une grande passion visuelle, des larmes et des cris. C'est méconnaitre l'oeuvre de la Néo-zélandaise qui depuis sa Palme d'or a pris les chemins de traverse du romanesque pour se concentrer sur la psychologie féminine. Bright Star est ainsi un grand drame corseté, étouffé même par les usages de l'Angleterre victorienne. Les coeurs battent la chamade, bien sûr, mais la raison veille en permanence, sans éclat de voix ni rigidité affichée. La beauté du film demeure donc autant dans la clarté de sa mise en scène - d'un faux-classicisme parfait - que dans l'originalité de son traitement, alors qu'Hollywood choisit souvent l'hystérie pour témoigner de l'amour. La belle Fanny Brawne est une petite soeur fantasmée de la Marie-Antoinette de Sofia Coppola, jeunes femmes envahis par le désir d'aimer mais prisonnières de leur condition.