Bouddha: le grand départ

Bouddha: le grand départ
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Bouddha: le grand départ
Japon, 2012
De Kozo Morishita
Durée : 1h51
Note FilmDeCulte : *-----
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En rencontrant Migaila, une jeune fille de caste inférieure, Siddharta décide de quitter le palais qu’il occupe pour voyager à travers la campagne et ses villages afin de se confronter aux réalités de la pauvreté. Parallèlement, Chapra, un jeune garçon sauvé de l’esclavage, devient le chef de l’armée du royaume de Kosala qui convoite les ressources naturelles du royaume voisin, celui de Shakya. Siddharta et Chapra vont devoir s’affronter lors d’une guerre qui poussera le premier à changer de vie. Il deviendra le prince du royaume de Shakya, plus connu sous le nom de Bouddha.

Faire rentrer dans un film l’une des œuvres les plus amples (8 volumes), ambitieuses et cultes de Tezuka ? Le pari semblait perdu d’avance. Mais Bouddha : le grand départ n’adapte en réalité que les premiers volumes du manga (jusqu’à ce que Siddharta quitte son palais pour embrasser la vie religieuse). Si l’appétit finalement pas si démesuré du film rassure un peu, il y a tout de même une certaine frustration à voir le film se terminer sur un « A suivre » sans qu’à ce stade du récit rien ne soit vraiment résolu. On se retrouve avec l’impression d’avoir plus vu une moitié de film ou un épisode de série isolé qu’un long-métrage plein et entier. Rien n’est effectivement résolu mais surtout Bouddha n’est ici même pas encore réellement présent. Les deux heures du film ne sont consacrées qu’à la mise en place des nombreux personnages, et il y est encore relativement peu question d’expliquer les principes bouddhistes puisque Siddharta ne les a de toute façon pas encore intégrés. Ceux qui n’ont pas lu le chef d’œuvre de Tezuka n’apprendront d’ailleurs qu’à la toute fin (l’information est balancée en passant, presque par hasard) que ce dernier est bel et bien le futur Bouddha et non un quelconque personnage secondaire. On peut le révéler car cela était illico annoncé dans la bd d’origine, et d’autre part car un peu de clarté supplémentaire n’aurait pas nui à ce film.

Bouddha : le grand départ tombe effectivement avec excès dans les travers de l’adaptation scolaire. Qui trop embrasse mal étreint, et à force de vouloir retranscrire le plus fidèlement possible chaque évènement, le fil passe à côté de l’essentiel : la clarté narrative. Tous les personnages et surtout tous les événements sont ici conservés, quitte à parfois être raccourcis jusqu’à la précipitation maladroite (le prologue). Le spectateur se retrouve un peu sacrifié au nom de l’illustration exhaustive et étouffe un peu sous une profusion d’événements indissociables. Une catastrophe ou un rebondissement arrive toute les trente secondes sans qu’on ait le temps de s’attacher aux personnages, de les cerner ou même les différencier. A vouloir d’aller vite pour en caser le plus possible en deux heures (on se croirait face à un montage best-of de plein de films différents), le long métrage oublie par exemple les moments d’humour et de répit du manga, ne laisse pas le temps de digérer quoi que ce soit ou même de respirer. Superficiel pour qui connait la bd, Bouddha : Le grand départ est surtout incompréhensible et beaucoup trop dense pour qui ne l’a pas lue.

par Gregory Coutaut

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