Borgman
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Pays-Bas, 2013
De Alex Van Warmerdam
Scénario : Alex Van Warmerdam
Durée : 1h58
Sortie : 20/11/2013
Camiel Borgman arrive dans un quartier résidentiel moderne. Sa venue marque le début d'une série d'événements troublants... concernant principalement un riche couple, leurs trois enfants et la nounou.
SCÈNES DE MÉNAGE
L'annonce de la sélection inattendue à Cannes du Néerlandais Alex Van Warmerdam, un peu perdu de vue depuis les années 90, avait quelque chose d'excitant. Mais la vision de Borgman refroidit les ardeurs. Warmerdam décrit la débâcle d'une famille bourgeoise bien comme il faut, vivant dans une maison moderne qui semble tellement propre qu'on pourrait lécher ses murs. Borgman, mystérieuse créature des bois, s'introduit dans la villa et, façon Théorème, va changer la vie de ses habitants. Comme une boule de bowling rencontrant des quilles. Une boule de bowling bien lourde, qui pèse quand on l'attrape, qui fait un gros BOOM sonore sur le parquet lustré, et qui roule péniblement jusqu'à son but.
Borgman fait partie de ces films qui déplient leur programme, cochent les différentes étapes, avec un finale suffisamment elliptique en bout de course pour laisser planer le mystère. Il en aurait fallu davantage, plus tôt dans le film, car Warmerdam a la main très lourde avec son ironie surlignée, son humour coup-de-coude. "Dans cette maison, on ne casse rien !" s'indigne la mère. "Je veux savoir qui dort chez nous !", exige t-elle lorsque la nounou veut inviter son copain (alors qu'elle héberge un psychopathe - ô ironie). "Ici, on ne boit pas, on maîtrise ses émotions", éructe le très rigide papa à table. Ok, on a compris le topo sur la traversée des apparences. Le propos punk se perd lorsque le discours se fait un peu plus vieillot (les femmes, bourgeoise comme nounou, ce qu'elles cherchent avant tout, c'est un bon coup qui leur change la vie). La mécanique de quiproquos de Warmerdam (la dispute du soldat avec le père, par exemple), semble dater d'une vieille comédie des années 90. Comme l'heure de gloire du réalisateur, dont le film poussif et empaillé appartient déjà au passé.
