Blue Valentine
 |
 |
 |
 |
 |
Notez ce film |
États-Unis, 2010
De Derek Cianfrance
Scénario : Derek Cianfrance
Avec : Ryan Gosling, Michelle Williams
Photo : Andrij Parekh
Musique : Joe Rudge
Durée : 2h00
Sortie : 15/06/2011
Une histoire d'amour contrariée et racontée sous forme de flashbacks.
YOU'RE STILL THE ONE
Petite chronique douce-amère sur un couple de jeunes adultes qui se débat face à la désillusion, Blue Valentine ressemble de loin à un produit typique de Sundance. Or, du label « qualité indé américaine », le film ne retient que le meilleur en matière de storytelling, et plutôt que de chercher l’originalité à tout prix, mise tout sur la justesse de son écriture. Bingo, sa réussite vient justement de là, de ce point de vue tout simplement très tendre qu’il porte sur ses héros, ni naïfs ni paumés. Le mot peut faire hurler ceux qui confondraient douceur et mièvrerie, mais c’est justement en slalomant en permanence avec simplicité et humilité entre le drame amer et le mélo romantique (tout en évitant les lourdeurs liées à chacun de ces genres) que Blue Valentine devient si immédiatement attachant et émouvant. La structure du film, qui alterne les flashbacks avec fluidité, ne vient paradoxalement jamais contredire la principale qualité du film : sa grande simplicité. Les sexys et doués Michelle Williams et Ryan Gosling y sont également pour beaucoup, en optant dans leur interprétation pour une sobriété des plus efficaces qui rend chaque scène toujours plus juste. Et quand vient s’y ajouter le folk rêveur de Grizzly Bear ou un slow rageur de Pat Benatar, les dites scènes décollent carrément vers la grâce.
Présenté cette année dans la sélection Un certain Regard à Cannes, Blue Valentine a fait figure de mini-révélation, à tel point qu’il n’aurait pas volé sa place en compétition officielle. Mais si le film est excellent, il garde néanmoins les épaules un peu trop fragiles pour ne pas se retrouver noyé dans des honneurs disproportionnés. De toute façon l’adhésion du public lui semble déjà acquise, à en juger par l’accueil dithyrambique reçu justement sur la Croisette comme à Sundance. La rumeur le place même d’ailleurs déjà parmi les possibles nominés aux Oscars 2011, où il devrait briller par son écriture et son interprétation. Petit film, mais grande réussite.
