Bella e Perduta
 |
 |
 |
 |
 |
Notez ce film |
Tommaso, simple berger, veille jusqu’au jour de sa mort sur un palais abandonné dans la région de Naples en proie aux pillages et réduit à l’état de décharge par la camorra. Polichinelle émerge alors des profondeurs du Vésuve pour accomplir sa dernière volonté : prendre soin d’un jeune buffle. Ils voyagent ensemble à travers les paysages sublimes de l’Italie.
VOYAGE EN ITALIE
Au-delà des réalisateurs les plus connus, et au-delà des comédies les plus convenues, il y a bel et bien une nouvelle génération en marche dans le cinéma italien. Pietro Marcello fait partie de ces cinéastes singuliers et inclassables (au cotés de Michelangelo Frammartino ou Alessandro Comodin), évoluant totalement en marge de ce que l'on connaît de la production transalpine. Bella e perduta est un ovni. Un film inclassable, mais pas inaccessible pour autant. En partant d'un fait réel (un palais quasi-laissé en ruines sur lequel veille un berger solitaire), Marcello injecte du merveilleux littéraire (Polichinelle et son masque) pour filer la métaphore d'une Italie elle aussi laissée à l'abandon. Utiliser l'artifice pour mieux documenter le réel, la formule est connue, mais Bella e perduta pousse l'amalgame loin. La voix off imaginaire d'un bufflon vient se superposer à des images de reportages sur de manifestations anti-mafia, pour revenir sur des plans anamorphosés, presque abstraits. Un tel mélange de réalisme social et d'onirisme atemporel rappelle le cinéma de Virgil Vernier ainsi que les 1001 nuit de Miguel Gomes. La balade entre passé et présent, vrai et faux, flirte avec le manque de cohérence à force de lancer des pistes (le retour à la nature, les abattoirs...). Si l'ensemble déroute, c'est son charme curieux que l'on retient avant tout.
