Bataille à Seattle
Battle in Seattle
États-Unis, 2007
Scénario : Stuart Townsend
Avec : André Benjamin, Woody Harrelson, Martin Henderson, Ray Liotta, Connie Nielsen, Michelle Rodriguez, Rade Serbedzija, Channing Tatum, Charlize Theron, Stuart Townsend
Photo : Barry Ackroyd
Musique : Neil Davidge, Robert Del Naja
Durée : 1h38
Sortie : 07/05/2008
En 1999, de gigantesques manifestations se sont opposées à la tenue de la conférence de la toute-puissante Organisation Mondiale du Commerce à Seattle. Jamais l'opposition n'avait été aussi forte, aussi frontale et aussi violente.
THE PEACEFUL WARRIOR
Relatant un événement historique qui a vu cinq jours ébranler le monde en marquant spectaculairement la naissance d’un altermondialisme planétaire, Bataille à Seattle se regarde comme une sorte de témoignage de ces moments-clés. Pas vraiment docu-fiction ni compte-rendu pur et dur - après tout Stuart Townsend (comédien connu pour ses rôles dans Shooting Fish, La Reine des damnés, La Ligue des gentlemen extraordinaires ou encore Nous étions libres) ouvre son film sur un message indiquant que si l’action est tirée de faits réels, les personnages restent fictifs -, le message n'en reste pas moins officiel. Sorte de film militant mais à mille lieues d'une grasse propagande, Bataille à Seattle a l'intelligence de présenter plusieurs points de vue à priori opposés (un flic, un leader contestataire, quelques manifestants charismatiques, le maire, une journaliste, un représentant de Médecins Sans Frontières, etc.), sans pour autant faire du film une œuvre chorale, afin d'exposer un large panel d’opinions sur ce qui devait être le « Woodstock » de la mondialisation. Ainsi, à l'aide de sa caméra portée, pour mieux coller aux évènements façon reportage, d’un montage vitaminé et de quelques images d’archives pour appuyer le réalisme de certains faits, Townsend suit les destins croisés de protagonistes essentiels à l'événement en faisant sans cesse monter la pression. Il montre aussi que la tournure des incidents n'était pas celle désirée mais que, face au destin, chacun décide d’affronter le sort, ses idées, ses ambitions et/ou son job. Un parti pris qui verse parfois dans un pathos facile et dont l’idée de la force - le peuple pour la paix humaine face à l'état d’urgence, le couvre-feu et surtout l'objet de toutes les discordes, l’OMC - s'en trouve presque trop magnifiée. Reste alors un bon film carré et mené tambour battant, qui serait parfait à livrer dans un futur box DVD accompagné d’oeuvres complémentaires comme Le Royaume ou plus engagées comme Syriana. Dans le même genre, Bloody sunday avait quand même plus de gueule.