Barbie
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Soon-Young a beau être une toute jeune fille, elle est à la tête de sa famille. Elle vit avec son père handicapé mental, un oncle peu scrupuleux et sa jeune soeur Soon-Ja qui est toujours malade. Celle-ci joue tout le temps avec sa poupée Barbie et rêve de vivre un jour aux États-Unis...
C'EST MA POUPÉE, MON JOUJOU PRÉFÉRÉ
Repéré au Festival de Busan, Barbie est réalisé par Lee Sang-Woo, dont l'œuvre est jusqu'ici restée inédite en France. Barbie parle de la fascination exercée par la fameuse poupée sur deux fillettes coréennes, et plus généralement d'un rêve américain vendu à des gamines d'un coin paumé au bord de la mer, loin, très loin d'Hollywood. Standardisation des canons de beauté, formatage des imaginaires de jeunes filles sans autre modèle, Barbie avait entre ses mains un sujet fort. Mais l'écriture pèche et le long métrage a du mal à s'en remettre. Tout film, évidemment, souffre d'avoir un mauvais scénario. Mais dans la mécanique de précision qu'exige le mélodrame, des situations ou des personnages mal écrits peuvent être fatals. Et quand ils sont aussi mal dirigés que les deux comédiens américains, Barbie fait un gros plouf et ne parvient jamais à décoller. La perversité poignante de l'intrigue principale est parasitée par des personnages clichés d'un certain cinéma coréen (une tête brûlée qui passe son temps à beugler et cogner), tandis que la présence de Kim Sae-Ron, accompagnée ici de sa petite sœur, ne fait que rappeler la réussite, côté enfance blessée, d'un film comme Une vie toute neuve dont elle était l'héroïne. Les gamines sont ici de tristes marchandises, mais le film a du mal à faire d'elles autre chose que des pantins.
