Bannissement (Le)

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Bannissement (Le)
Izgnanie
Russie, Fédération de, 2007
De Andreï Zviaguintsev
Scénario : Artiom Melkoumian, Oleg Negin, Andreï Zviaguintsev
Avec : Alexander Baluyev, Maria Bonnevie, Konstantin Lavronenko, Maxime Shibaev
Photo : Mikhaïl Kritchman
Musique : Andreï Dergatchev
Durée : 2h30
Sortie : 06/02/2008
Note FilmDeCulte : ***---
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FESTIVAL DE CANNES 2007 - Un homme, sa femme et leurs deux enfants, quittent une cité industrielle pour la campagne d'où est originaire le mari et s'installent dans la vieille maison du père de celui-ci. Le nouveau lieu est donc la Nature, une nature envoûtante. Et personne ne retiendra la main du père levée sur son fils. Aucune voix ne sera entendue, le fils ne sera pas remplacé par l'agneau. Car celui qui brandit le couteau n'entend pas, ses yeux ne voient pas, son coeur est sec. Mais sa foi en la "loi" de la fierté humaine est aussi violente qu'insatiable.

A FOND LA FORME

Quatre ans après un Lion d’or obtenu avec panache à Venise pour le très prometteur Le Retour, Le Bannissement, présenté à Cannes l’année dernière avec discrétion (malgré son surprenant prix d’interprétation masculine accordé à Konstantin Lavronenko), diffère quelque peu l’adoubement promis à Andrei Zviaguintsev, enfant désigné d’Andrei Tarkovski. Il y a pourtant de la majesté dans ce deuxième long métrage, et on aura bien du mal à trouver plus talentueux pour filmer aussi divinement un troupeau de moutons ou cette pluie qui tombe sur une cabane isolée de Russie. Mais autour de quelques miraculeuses compositions de plan convoquant la force esthétique de peintres russes tels Arkhip Kouindji ou Isaac Levitan, Andrei Zviaguintsev finit par devoir raconter une histoire, celle-ci plus brouillonne dans son symbolisme, étonnamment pesante au regard de l’état de grâce formel. De nombreuses images et sensations restent pourtant, tout comme cet usage envoûtant de la musique ou la pureté de Maria Bonnevie, mais la frustration demeure, tant on sent que Zviaguintsev a tout dans ses poches pour tailler plus grand et moins lourd.

par Nicolas Bardot

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