Publié le 08/02/2008

BERLINALE 2008: premier jour

Alors que Susanne Bier et Sandrine Bonnaire ont du annuler leur participation au jury, pour - respectivement - raisons professionnelles et familiales, Shine a Light, le nouveau film de Martin Scorsese, a ouvert la 58ème édition de la Berlinale.
Un vent de rock'n'roll a soufflé sur la Place de Potsdam avec l’opus musical du réalisateur américain, offrant les rôles principaux aux Rolling Stones. Le film est en effet un condensé de deux concerts donnés au Beacon Theater de New York en octobre et novembre 2006 afin de célébrer le soixantième anniversaire de l’ancien président des Etats-Unis Bill Clinton.
Après un départ tonitruant, au montage halluciné, le film s’installe malheureusement trop vite dans une retransmission de concert lambda. Il est certes plutôt agréable de découvrir, ou redécouvrir, les Stones sur scène mais le spectateur cinéphile était en droit d’attendre un peu plus qu’un simple déroulement de chansons. Le réalisateur a certes la bonne idée d’insérer des images d’archives d’interviews de la première heure qui font constater, avec une jolie pointe d’humour, le chemin parcouru par ce groupe légendaire, mais avec trop de parcimonie par rapport à la longueur du film. Les seize caméras utilisées ont donné assez de matériel pour filmer les concerts sous toutes les coutures et le film se concentre donc sur cette formidable passion des membres du groupe pour la musique, qui brûle effectivement la pellicule. Ainsi, Shine a Light est une occasion unique d’approcher les Stones sur scène au plus près. Le formidable travail des guitares, la fragilité et le joli brin de voix de Keith Richards mais aussi et surtout l’incroyabe énergie de Mick Jagger qui, avec sa silhouette d’adolescent, virevolte inlassablement sur scène et interprète des titres qui n’ont pour la plupart jamais trouvé le chemin de votre radio préférée, choix fort appréciable.
Fan ou non (existe-il des gens qui n’aiment pas les Rolling Stones?), le film se doit d’être apprécié à sa juste valeur sur grand écran. La légitime question qui se pose aujourd’hui est de savoir si ce film a été choisi pour l’ouverture d’un festival international tel que la Berlinale pour ses qualités cinématographiques ou pour attirer sur le tapis rouge du palais des festival les plus grands rockers du monde et Monsieur Scorsese… glamour ou cinéma faut-il choisir?

par Carine Filloux

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