Après la nuit
Até ver a luz
Suisse, 2013
De Basil Da Cunha
Scénario : Basil Da Cunha
Durée : 1h35
Sortie : 23/04/2014
Tout juste sorti de prison, Sombra reprend sa vie de dealer dans le bidonville créole de Lisbonne. Entre l’argent prêté qu’il ne parvient pas à se faire rembourser et celui qu’il doit, un iguane fantasque, une petite voisine envahissante et un chef de bande qui se met à douter de lui, il se dit que, vraiment, il aurait peut-être mieux fait de rester à l’ombre...
LA NUIT NOUS APPARTIENT
Premier long métrage du Suisse Basil Da Cunha, Après la nuit est dans la droite lignée des courts métrages avec lesquels le jeune réalisateur d’origine portugaise s’est fait connaître, Nuvem et Os vivos tambem choram. Sombra, comme les héros de Nuvem et Os vivos…, tente de s’extirper de la masse et rêve d’ailleurs. Après la nuit poursuit la plongée dans le bidonville de Os vivos…, et aux clowns de Nuvem répondent les bodybuilders manchots et accordéonistes borgnes de Après la nuit. Le film baigne dans un univers coloré et musical, qui mêle musiques traditionnelles jouées au sommet d’un immeuble ou chanson de Rihanna qui s’échappe de la fenêtre d’à côté.
Basil Da Cunha se montre tout à fait à l’aise dans le mélange de genres. Le mystique (une scène chez un mage qui en rappelle une autre de Nuvem) se heurte à l’hyper-réalisme, la présence d’un caméléon (comme dans Os vivos…) apporte un décalage sans que celui-ci ne soit surjoué, même chose avec la touche de tendresse amenée par l’arrivée d’une fillette, sans que le film ne sombre dans la mièvrerie. De ces divers glissements naît un film vivant, à défaut de donner l’impression de savoir où il va vraiment. Après la nuit, inégal, s’affaiblit lors de son dénouement, mais reste un premier essai plutôt attachant.